De l’histoire médiévale 2.0

J’ai découvert récemment le site Menestrel et j’en ai parlé à un ami médiéviste. Voici, en substance, ce qu’il m’a répondu : « les médiévistes sont hyper banchés, les contemporanéistes les prennent pour des demeurés ahuris ; Tu devrais faire une analyse quantitative de la part de nos sources numérisées par rapport aux vôtres« .

Le fait est, comme c’est indiqué sur le site, que Menestrel (diévistes sur le net : sources, travaux et références en ligne) a tenu sa première réunion le 5 juin 1997 à l’initiative de l’Urfist de Paris, pour développer un réseau documentaire « études médiévales » sur internet.

Surtout, ce groupe s’est constitué à partir de l’équipe d’une revue née en 1979 : Le Médiéviste et l’Ordinateur. Après avoir publié 42 numéros en version papier, cette revue est devenue uniquement numérique à partir de 2003 (n°43). Les premiers numéros ont été réédités en deux volumes (n° 1-10, 1979-1983, et n° 11-20, 1984-1988), les n°20-45 (1989-2006) sont accessibles en ligne via le site de la revue. La parution a cessé en mars 2009, mais la maintenance du site web de la revue est assurée par l’IRHT, de façon à ce que l’accès aux numéros, dossiers et articles soit maintenu. On espère, avec ses responsables, que cette interruption ne soit que provisoire.

Pour en revenir à Ménestrel, il me semble que tout médiéviste devrait en faire sa page d’accueil… Bon, c’est peut-être un peu excessif, mais jugez de la richesse du site :

  • La section « Lieux et acteurs de la recherche » vous permet de découvrir l’organisation de la recherche en histoire médiévale (centres de recherches, universités, bibliothèques et archives) dans 28 pays, de l’Algérie à la Tunisie, en passant par l’Estonie, le Japon et la Suède…
  • La section « Répertoire de l’internet » est une mine d’informations, de liens vers d’autres sites web, vers des ressources numérisées, des bibliographies, etc. sur des thèmes variés, de l’alimentation aux « typographies médiévistes », en passant par les enluminures et l’histoire du droit.

Achevons enfin ce (petit) tour d’horizon par un site en anglais : Digital Medievist. Il s’agit d’un réseau international, une « Communauté de Pratique » réunissant des médiévistes intéressés par les outils numériques. Créé en 2003, son objectif est de faciliter les collaborations techniques et pédagogiques, l’échange d’expertise, et le développement de meilleures pratiques. Entre autres activités, il édite une lettre d’information et une revue en ligne (5 numéros depuis 2005).

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Émilien Ruiz
Historien, assistant professor à Sciences Po. < e-ruiz.com >

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