Notre semaine intensive s’est achevée par une conférence sur les bases de données. Nous la voulions « à toutes les échelles », de façon à montrer les possibilités ouvertes par les bases collectives, tout en soulignant la faisabilité d’une « petite » base individuelle à l’échelle d’un Master.
Franziska Heimburger (qui n’est pas inconnue des lecteurs de ce blog…) a commencé par présenter une base de donnée construite avec Excel, dans le cadre de son Master (« Un trait d’union est nécessaire … » Les interprètes militaires français attachés aux troupes britanniques pendant la Première Guerre Mondiale).
Son intervention a, entre autres, permis de compléter le message que nous avions tenté de faire passer lors de la séance sur Excel : on peut décider d’étudier un sujet qui a priori n’a rien de quantitatif, les sources découvertes peuvent nous conduire à mobiliser des techniques quantitatives. Surtout, celles-ci n’ont rien d’inaccessible à un(e) étudiant(e) en master, même pour les plus allergiques aux maths. À ce titre, on ne saurait trop insister sur la nécessité pour tout étudiant(e) de lire l’ouvrage de Claire Lemercier & Claire Zalc dès le début du Master et, le cas échéant, de suivre leur atelier.
Pierre-Olivier Dittmar nous a ensuite présenté deux bases collectives du GAHOM (base Thema et base Images). Insistant sur le fait que celles-ci furent liées, dès le début, au projet intellectuel qui a présidé à la création du groupe d’anthropologie historique de l’occident médiéval par Jacques Le Goff en 1978 (notamment par l’ouverture à des sources négligées par l’histoire et l’histoire de l’art jusque-là, images et textes « populaires » par exemple), il nous a montré l’importance de ces bases comme élément fédérateur pour un réseau de chercheurs. Les bases du GAHOM sont ainsi révélatrices de l’importance de démarches collectives en sciences sociales. Ainsi, l’indexation des images sont, depuis quinze ans, le fruit d’une réflexion collective ayant lieu au GAHOM tous les mardi après midi.
C’est probablement l’un des principaux enseignements de l’ensemble des conférences de cette année : les instruments informatiques permettent aux historiens de multiplier les possibilités de traitement des sources, tant pour une démarche individuelle que pour les pratiques collectives.
La seconde leçon à retenir, c’est la double vertu de la maîtrise d’outils informatiques innovants : elle permet d’abord un renouvellement considérable de nos questionnements, source d’une progression de la connaissance historique ; elle ouvre aussi de nouvelles perspectives professionnelles – aspect non négligeable dans le contexte actuel du marché de l’emploi de la recherche en sciences humaines et sociales – par la création de nouveaux métiers (voir ici ou là par exemple).
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Nous profitons de ce dernier compte rendu pour remercier tous les participants : conférenciers qui ont accepté de nous donner de leur temps pour partager leurs expériences et étudiants qui ont suivi cette semaine avec intérêt et motivation.
Merci à tou(te)s !