Faire de l’histoire c’est, quoi qu’il arrive, se trouver à un moment ou un autre devant un clavier et un écran pour écrire.
Il existe parfois, dans nos formations, des ateliers d’accompagnement à l’écriture d’un mémoire de Master par exemple, mais dans l’ensemble il ne me semble pas déraisonnable de considérer qu’en histoire, on n’enseigne pas l’écriture. Son apprentissage, dans ses dimensions argumentatives, d’administration de la preuve, etc. est surtout indirect. Nous écrivons des textes que nous donnons à lire à nos enseignants, puis plus tard à nos collègues, nous soumettons des articles à des revues, des ouvrages à des éditeurs… et nous apprenons progressivement à écrire un peu mieux, sur la base des commentaires, des propositions de reformulations [1] S’il est, en revanche, une dimension de l’écriture pour laquelle le déficit de formation me semble encore plus important, c’est bien celle qui relève des instruments. La dimension proprement matérielle de l’écriture est pourtant loin d’être anodine.
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