LibreOffice vs OpenOffice : que choisir ?

Lors de la mise en ligne du tutoriel d’initiation à MS WORD2010, nous faisions rapidement le point sur la question du choix entre la suite Microsoft et la suite OpenOffice.org (voir ici). Si notre position était alors très simple (il faut savoir utiliser les deux!) les choses se compliquent légèrement ces temps-ci.
Sun Microsystems, qui a ouvert le code de StarOffice, permettant ainsi le développement d’OpenOffice, a été racheté par son concurrent Oracle Corporation il y a environ un an (voir ici). Ce dernier est beaucoup moins « librophile », voir beaucoup plus « propriétairophile » que Sun… Je vous passe les détails (voir ici), mais la politique d’Oracle a conduit au « forkage » de plusieurs projets (voir ici).
Ainsi est né LibreOffice, développé par The Document Foundation (infos en françaissite en anglais) et basé sur le code source d’OpenOffice. La version 3.3 est disponible depuis janvier 2011.
Les suites se multipliant, le choix risque de devenir de plus en plus compliqué pour les étudiants qui se lancent dans un Master et se demandent quelle suite choisir. Voici quelques (très brefs) éléments de réponse :
  • En termes d’interface. Les deux suites étant basées sur le même code, les différences entre LibreOffice et OpenOffice sont, pour l’instant, beaucoup moins importantes qu’entre n’importe laquelle des deux et celle de Microsoft. Pas d’inquiétude donc, le changement de plateforme ne devrait pas nécessiter de phase de « réapprentissage ».
  • En termes de performances. Si Oracle ne change pas de politique, il y a de fortes chances pour que LibreOffice devienne plus performant qu’OpenOffice. D’ailleurs, LibreOffice 3.3 permet d’ores et déjà d’éditer et d’enregistrer des documents au format Microsoft Office 2007-2010 alors qu’OpenOffice permet uniquement de les ouvrir (voir ici).
Il n’y a donc pas encore de véritable raison à se ruer sur LibreOffice, mais il y a un véritable intérêt à y penser dès maintenant. Notamment parce que l’amélioration et la performance de ce type de logiciels repose en partie sur les utilisateurs – voir ici par exemple, mais aussi là et donc ici aussi 🙂… Un passage de nombreux utilisateurs d’OpenOffice à LibreOffice serait très certainement un facteur de pérennisation et d’amélioration du projet.
À suivre donc…
PS pour nos lecteurs qui seraient passés à LibreOffice : n’hésitez surtout pas à nous faire part de vos remarques concernant cette suite ! Cela nous aiderait probablement à choisir entre les deux pour nos prochaines formations…
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Émilien Ruiz
Historien, assistant professor à Sciences Po. < e-ruiz.com >

7 Comments

  1. Dans tous les cas, cette scission est une très mauvaise chose pour la bureautique libre. Open ou Libre Office sont loin d’être au niveau d’Office, l’interface a pris beaucoup de retard et à l’usage on est souvent confronté à la complexité de certains paramètres.
    Cette manie du libre de pondre des forks est contre productive, Microsoft n’avait pas besoin qu’on lui facilite autant la tâche.
    Ma prédiction;
    LibreOffice évoluera plus vite mais les DSI ne prendront pas le risque d’une seconde vague de migration massive dans les facs, donc le projet est mort !

  2. Libre Office est pour moi un réel progrès: plus souple, plus rapide, un développement plus dynamique.

    Très peu de différence donc avec Open Office, mais de bonnes différences.

    En ce qui concerne la migration potentielle vers Libre Office (ou pas),

    si les usagers sont sous Linux, ils suivront majoritairement le choix de la distribution d’une suite ou l’autre. S’ils sont sous windows cela dépendra surtout du contexte (quels liens vont-ils recevoir en premier ?)

    J’ai bien vu des étudiants en master/doctorat ne jurant que par OpenOffice2010 ou 2011 (une version payante que je qualifierai d’arnaque).

  3. J’ai moi-même rédigé ma thèse sous OpenOffice (j’ai bien essayé au début avec Microsoft Word mais il ne voulait vraiment pas faire ce que je voulais, et faisait ce que je ne voulais pas …). De plus, la gestion de la bibliographie était intégrée à OpenOffice alors qu’il faut un module supplémentaire pour WORD, même chose pour avoir des formules numérotées potables. Bref, je m’en suis très bien tiré avec OpenOffice et en suis devenu adepte, bien qu’il faille gérer le problème des librophobes (personnellement je me retrouve régulièrement avec un fichier en version odt, en version doc et en version pdf, du coup ça prend de la place). A la scission j’ai regardé des 2 côtés du carrefour, je suis allé du côté OpenOffice (par nostalgie) et pour finir je suis reparti vers LibreOffice. Pourquoi? parce que libreOffice lie OpenOffice mais l’inverse n’est pas vrai. Du coup à long terme la solution libre reste pour moi LibreOffice.

  4. Chez moi, tout le monde est sous openSuSE, mes 3 ados (PC + laptop), mon épouse (PC – eBook et Laptop) et moi même (PC et laptop) ainsi que le serveur multimedia, le fileserveur. Bref tout. Donc pas de Ouinnedoze.

    Du coup tout le monde est passé à LibreOffice, dès que openSuSE a proposé les dépots adaptés.

    Imposer linux (ou pour le moins supprimer tout produit MS excepté l’OS) est un projet de longue haleine, commencé à titre privé, j’ai fini par imposer dans mon entreprise (35 personnes dont 25 techies/ingénieurs) l’utilisation exclusive (à l’exception de l’OS pour 3 d’entre eux, et de la messagerie Lotus Notes (Big Blue First Tier Partner oblige)) de logiciels openSource.

    Une partie de nos occupations consiste à rédiger des manuels d’utilisation et ainsi que les manuels techniques dans le cadre de missions d’intégration de système haut de gamme des constructueurs majeurs auprès de nos clients (top 100 des entreprise Suisses) en plusieurs langues. Nous avons eu quelques difficultés il y a longtemps, avec openOffice 2.x mais dès la version 3, il n’existe rien que nous ne puissions faire qui imposerait l’utilisation du fatware de MS.

    Nous utilisons les standards OASIS pour les fichiers, avec LibreOffice, nous pouvons lire n’importe quel format de fichier envoyé par nos clients, mais nous leur répondons systématiquement en utilisant exclusivement le format OASIS avec dans certains cas une copie pdf.

    Nous avons eu quelques soucis de stabilité au début avec les premières v3 de LibreOffice (plus liées à la distro / KDE qu’à LibreOffice lui même) dans certains cas, de trop grandes sélections dans le tableur à l’aide de la souris exclusivement provoquait un crash de LibreOffice (segfault), mais sans conséquence grave. Il faut dire que les fichiers incriminés étaient assez grands (1000 colonnes X 8000 lignes).

    Aujourd’hui ces problèmes sont résolus et bien que nous ayons eu quelques récalcitrants au début (non, pas les secrétaires ou les finances, mais bien 2 de mes ingénieurs, et pas les plus mauvais !)

    Pour répondre à zOrg, ce n’est pas une manie de forker dans le libre, mais un choix dûment pesé, et en l’occurence en raison du comportement pour le moins suspect de Oracle le fork s’est avéré indispensable, et a joué son rôle, exit openOffice by Oracle !

    Un fork, ce n’est n’est pas pire que les n+1 versions pourries de l’OS de MS par exemple, les sous-versions et autre versions limitées. Rien que pour win7 : win7, win7 home, win7 pro, wi7 mediacenter, win7ultimate, win7 basic…

    Quand il ne faut pas un doctorat ès « Absurdités Made In USA » pour calculer les licences (Oracle est champion !) ! Les vendeurs d’Oracle eux même s’y perdent !

    Alors longue vie à LibreOffice (ou OpenOffice maintenant sous le contrôle de Apache qui est ne l’oublions pas la fondation responsable du moteur de server web le puissant, le plus « scalable », le plus utilisé, diffusé, copié au monde. Pour ce qui est de gouverner un projet openSource, je pense qu’on peut leur faire confiance, même si ils ont l’air d’être un peu diesel au démarrage.

  5. Il faut avouer qu’il y a encore peu de différences entre les OOo et LibO. Et beaucoup de crainte à avoir sur l’évolution parallèle des deux solutions, d’autant qu’elles ne cohabitent pas en même temps sur une machine.

    Sur linux… Pas de soucis majeur pour l’une et l’autre version.

    Sur windows… LibO souffre d’une grosse, très grosse lenteur de chargement. A tel point que mes collègues ne s’en servent pas (choisir entre MSWord qui s’ouvre en 5 secondes, OOo en 7 sec et LibO Text en 30 sec ??).
    En espérant que ça s’améliore vite !

    Dernier point : sur windows l’esthétique de la navigation (ouverture, enregistrement) dans les dossiers et disques réseau est à revoir : si ça ne pose pas de problème à un Linuxien comme moi, les utilisateurs de windows sont effrayés !

  6. il semblerait d’après la circulaire du 19 09 2012 du premier ministre que l’administration est invitée à s’orienter vers les logiciels libres, entre autres vers libreoffice.

  7. Bonjour,

    Pour ma part je me sert de Libre office depuis qu’il existe au début j’avais les 2 open office et libre office, mais maintenant je suis davantage Libre office.
    J’ai eu 2 soucis avec open office que je n’ai pas eu avec LO, un fichier word (.doc) impossible à ouvrir avec OO (et je n’en connais pas la cause, que j’ai pu ouvrir avec LO et rtransformer en odt. Et un soucis avec des rtf, qui perdent leur format sous OO et pas de soucis avec LO.
    bref je me suis bien habituée à LO et j’en suis très satisfaite au travail comme à la maison 🙂

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