Il y a plus de six ans, je détaillais dans un long billet quelques conseils concernant la pratique de photographie aux archives.
Depuis il y a eu des changements :
- La qualité des photos prises par les smartphones permet désormais de se passer d’un appareil photo dédié, même si du point de vue ergonomique le trépied avec appareil continue à avoir ma préférence.
- Un nombre toujours plus important d’institutions permettent la photo individuelle à des fins de recherche, dont la BNF depuis septembre 2015.
- mes pratiques avaient évolué – désormais je regroupe mes photos par unité logique (dossier/document imprimé relié…) dans un seul PDF (utilisant imagemagick sous Linux) qui peut ensuite être commenté ou même partiellement transcrit dans un éditeur de PDF et rattaché à une notice Zotero pour conserver les métadonnées.
Et surtout, il y a du très nouveau – la sortie d’un nouvel outil, très attendu, crée par le Roy Rosenzweig Center for History and New Media auquel nous devons déjà Zotero et Omeka. Il s’agit de Tropy – concu pour gérer justement les photos d’archives, les traiter, regrouper, commenter, enrichir avec des méta-données. Le responsable du développement et historien de la France, Sean Takats explique la genèse de l’outil – né de ses propres frustrations face à la masse des photos – sur son blog.
Inutile ici de vous faire un tutoriel détaillé car d’un côté Tropy est assez intuitif au niveau de la prise en main et de l’autre la documentation est très complète. Je me contente donc de quelques captures de mes débuts – en attendant de retourner aux archives pour me lancer vraiment dans l’utilisation intensive.
Tropy est organisé par « projets ». Au sein de projets on peut organiser les documents en listes et par ailleurs les classer grace à des mots-clés. Chaque objet/document dispose de méta-données que l’on peut définir librement pour s’adapter au plus grand nombre d’archives susceptibles d’être photograpiées au cours d’un séjour d’archives.
Pour chaque document vous disposez d’une vue où vous pouvez faire quelques traitements basiques des images, les annoter ou même les transcrire de facon très commode.
Enfin, Tropy dispose déjà d’une fonction d’export vers un format standard et d’autres options sont prévues, notamment vers Zotero.
N’hésitez pas à nous faire part de vos premières impressions avec un outil qui deviendra sûrement incontournable dans nos boîtes à outils respectives !
Bonjour,
J’ai lu votre billet avec beaucoup d’intérêt car je commence une thèse en histoire et je connais Tropy depuis quelques mois déjà. Mais je me questionne à propos des modalités de sauvegarde de mon travail sur Tropy. J’ai vu qu’il y avait une fonction d’export pour les métadonnées sous Json, comme vous le rappelez à la fin de votre billet, mais je peine à comprendre ce que cela m’apporterait exactement en cas de plantage de Tropy. Si je réimporte les métadonnées à la suite d’un bug, est-ce qu’il faudra reclasser toutes mes anciennes images après les avoir réimportées, et leur réassocier les métadonnées, ce qui serait très long ? Je réfléchis en fait par rapport à mes habitudes sur Zotero, où je classe pour le moment ma documentation photographique et dont j’exporte régulièrement toute ma bibliothèque (photos associées + métadonnées) pour m’assurer une sauvegarde. En cas de bug de Zotero, en une simple réimportation de l’ensemble tout se remet dans l’ordre. Je ne sais pas si cela est/sera possible un jour sur Tropy… ou s’il y a d’autres modalités de sauvegarde qui existent déjà.
Je vous remercie d’avance pour votre réponse
Bonjour,
Merci pour ce billet sur Tropy, je me suis moi-même convertie récemment et je le trouve vraiment bien pensé, la prise en main est rapide et les tags sont très utiles.
Toutefois, comme toute personne faisant des recherches en histoire, ma plus grand peur est de tout perdre en raison d’un crash ordinateur ou autre… Je suis assez dubitative pour cela concernant Tropy : classer les photos prend du temps et je serai vraiment embêtée de pouvoir tout perdre. Avez-vous trouvé un moyen de synchronisation, via Dropbox notamment (par exemple, en utilisant des photos dont le fichier source est Dropbox, pensez-vous que l’export d’une liste ou d’un projet puisse permettre de récupérer les données sur un autre ordinateur ?).
Merci pour tous vos tuyaux en matière de numérique vraiment indispensables à la recherche en histoire aujourd’hui, d’autant que l’on est très loin d’être assez formés à l’université pour cela.
Bonjour historiens et historiennes, voilà qui tombe bien car pour mon Master II Histoire médiévale, j’ai plein de photos d’archives justement et je ne trouvais pas de visionneuse de photos offrant des notices suffisantes pour chaque photo et une possibilité de les légender longuement. Un grand merci pour les auteurs de ce site pour nous faire connaître ces outils informatiques qui nous rendent bien des services et pour la qualité des articles. :-))
Bonne continuation.
Bonjour,
conservateur aux Archives départementales de la Gironde, en charge du service des publics, j’ai lu avec intérêt ce fil de discussion.
Nous avons en charge la préservation des originaux, mais aussi l’accroissement et la constitution des fonds d’archives et l’accueil et l’orientation des lecteurs.
A ce titre , je réfléchis (dans le cadre de la refonte de notre site Internet qui vient d’être engagé et doit s’étaler sur 4 ans) aux moyens de rendre un site d’archives plus clair sur un point majeur : comment annoncer clairement la disponibilité des archives « off line », faciliter en effet la prise de vues en salle de ces archives-là, tout en préservant les originaux, et donner aux lecteurs une idée précise de ce que parfois le caractère documentaire (aujourd’hui sémantique) de la mise en ligne des instruments de recherche cache un peu ?
Nous avons en particulier un projet de mise en ligne d’un corpus de documents originaux sur une révolte d’étudiants à Bordeaux en 1725 qui pourrait permettre de visualiser en ligne le vrai caractère (vivant) d’un corpus sur lequel appuyer une connaissance historique particulière. Ce serait un projet test pour imaginer une forme nouvelle d’activité collaborative débordant le seul cadre des fonds que nous conservons.
Je reste à disposition pour échanger, collectivement, ou individuellement sur ce thème, le projet de refonte comportant dans les années à venir une intervention de notre public dans la conception même et la mise au point de fonctionnalités nouvelles de notre site.