La photographie numérique des sources – conseils, astuces, méthodes

source : kellan sur Flickr, license CC

Après le creux de l’été où nous avons d’avantage travaillé nos thèses, nous reprenons le rythme de croisière en termes de publications sur ce blog, cette fois-ci avec un billet explicitement plébiscité par mes étudiants de M1 de l’année dernière. La pratique de la photo numérique de sources dans des dépôts d’archives se généralise, mais ensuite chacun doit bidouiller pour gérer la masse de photos, les travailler – et en général c’est à la fin d’un long processus d’apprentissage que l’on peaufine une stratégie et regrette, bien souvent, des erreurs faites au début.

Dans ce sens, ce billet n’est absolument pas une règle d’or à suivre, mais plutôt une collection d’astuces et de conseils issus de ma propre pratique et de mes lectures, assortis de quelques indications techniques et logicielles pour vous faciliter la gestion de vos photos d’archives. Et, comme toujours, nous attendons vos retours et astuces supplémentaires en commentaire.

Réfléchir en amont

Il est absolument impératif de réfléchir à sa stratégie d’exploitation des sources avant même de mettre les pieds dans un dépôt d’archives. Vous allez me dire que ceux qui débutent dans une recherche ne savent souvent pas du tout ce qu’ils vont trouver – c’est très vrai, et il sera toujours nécessaire d’adapter en fonction de ce que vous trouverez. Cependant, dans tous les cas, votre séjour en archives gagnera en efficacité, si vous êtes préparés :

  • Cela paraît évident, mais il faut d’abord savoir si la photo de sources est autorisé dans le dépôt en question et sous quelles conditions. C’est une information que vous trouverez souvent sur le site web des archives en question, s’il existe. Pour la France, l’annuaire des Archives de France est un bon point de départ, tout comme le répertoire des bibliothèques et fonds documentaires du CCRF de la BNF. Vous pouvez aussi regarder sur le Wiki des Archives que nous avons déjà présenté sur ce blog ou poser la question à des chercheurs dont vous savez qu’ils fréquent les archives en question. Dans certaines archives et pour certains matériaux il peut être nécessaire de demander une autorisation de photographie bien en amont – mieux vaut le savoir avant d’y aller. Attention : les politiques d’autorisation de la photo ont tendance à évoluer, en cas de doute il vaut mieux appeler les archives pour avoir la confirmation.
  •  Il faut bien évidemment réfléchir au matériel nécessaire. La photo numérique a fait de gros progrès et il est de nos jours tout à fait possible de se servir d’un appareil de photo d’entrée de gamme et d’obtenir des résultats satisfaisants. Si vous êtes un fan de photo, que vous possédez déjà un reflex numérique, c’est très bien et vous pourrez l’utiliser, mais je déconseille d’investir des sommes importantes rien que pour faire des photos aux archives. Si vous prévoyez d’acheter un appareil, entre autre pour cet usage, il est utile de garder certains critères en tête : un appareil avec une fonction automatique « document » ou au moins « macro » peut vous simplifier la photographie de documents papier. Il est indispensable de pouvoir désactiver facilement le flash, presque toujours interdit pour des raisons de conservation des documents.Il sera plus facile d’avoir sous la main des piles de rechange si l’appareil utilise des piles standards et non pas un modèle propriétaire, très cher. Pour plus de conseils à l’achat, voir cette liste très complète. Sachez toutefois que le appareils photo des smartphones actuels peuvent servir, au moins en dépannage, voir pour un véritable usage aux archives. Il sera pour cela judicieux de leur associer des applications qui traitent les photos, comme celle-ci, par exemple.

    Il ne suffit pas d’avoir l’appareil, il faut aussi penser à se munir de cartes de stockage avec un volume suffisant (ou deux, pour pouvoir transférer le contenu de l’une sur un ordinateur portable pendant que vous continuez à travailler avec l’autre) et les piles de rechange/de quoi recharger si des prises existent en nombre suffisant dans les archives en question (pas toujours le cas !)

  • Pieds fixes à disposition des chercheurs, National Archives, Kew, GB. Photo : F.H.

    Avec le temps et en fonction du nombre de photos que vous êtes amenés à prendre, vous pouvez vous simplifier la vie avec quelques équipements supplémentaires. Un petit nombre de dépôts d’archives merveilleux mettent à disposition des lecteurs des pieds fixes. D’autres (mais pas toutes) autorisent la photo avec votre trépied. Il en existe des petits qui peuvent être utiles. De même, un câble ou une télécommande pour déclencher la prise de photo sont appréciable en cas de nombre très important de photos (et d’appareil permettant d’utiliser ce genre de dispositif), mais très loin d’être nécessaires dans tous les cas. Voir ce billet concernant les outils de la photo en archive.

Cela n’est en rien propre à la photo, mais un liste des cartons commandés/à consulter dans le dépôt, que ce soit sur papier ou sur ordinateur est un outil précieux, autant pour savoir où vous en êtes que pour garder une trace de ce qui a été fait, de ce qui reste à faire.

Stratégie sur place

Une fois arrivé aux archives, essayez, dans la mesure du possible, d’avoir une place à bonne luminosité, souvent la meilleure solution est de demander à être près de la fenêtre.
 Quand vous vous trouvez face à vos documents, il faut donc décider de ce que l’on photographie. Inutile de tout mitrailler sans discernement, cela dépend de plusieurs facteurs :

  • si vous vous êtes déplacé loin pour consulter ces archives et que vous disposez de peu de temps sur place, mieux vaut trop photographier que pas assez. Vous ferez l’évaluation détaillée une fois rentré.
  • s’il s’agit de documents que vous ne pensez pas forcément utiles pour votre travail, mais qui pourraient s’avérer intéressants par la suite, il vaut souvent mieux les photographier rapidement et prendre bonne note (voir ci-dessous), plutôt que de les lire en détail sur place.
  • si par contre il s’agit d’un document central pour vous et que vous avez le temps dans le dépôt d’archives, il peut s’avérer utile de le recopier directement sur place (quitte à prendre aussi une photo, pour d’éventuelles vérifications plus tard).

Avant de commencer à photographier, il faut mettre en place un système robuste pour établir le lien entre la photo et le document d’archive qu’elle représente. Pour illustrer cette nécessité, j’aime évoquer le scénario d’horreur : imaginez que vous trouvez sur votre disque dur une photo d’archives avec une citation absolument centrale à votre travail, mais que vous vous rendez compte que vous ne pourrez pas l’utiliser dans la rédaction parce que vous ne disposez pas des informations nécessaires pour la citer correctement. Pour éviter cette catastrophe plusieurs possibilités existent (et peuvent aussi se combiner) :

  • Vous pouvez noter les indications essentielles (carton/chemise/dossier) sur un petit papier et le placer à côté de votre document, de façon à l’inclure dans votre photo. C’est à priori la méthode la plus sûre (les informations étant maintenant indissociables), mais c’est aussi laborieux d’établir toutes ces mini-fiches pendant l’exploitation et la photo.
  • Vous pouvez maintenir une fiche courante (un document de traitement de texte, un fichier simple ou une note dans votre logiciel de bibliographie) où vous noterez chaque carton/chemise/dossier consulté et à côté les numéros automatiques que votre appareil photo attribue aux photos. Chez moi cela ressemble à cela :
  • Vous pouvez prendre soin de toujours photographier soit la fiche de commande du carton ou l’étiquette, et dans la suite les documents qu’il contient. De même, je vous conseille de ne jamais photographier une page isolée d’un document qui en comporte plusieurs – prenez au moins la première page, qui en général contient les informations nécessaires pour citer le document et ensuite les pages qui vous intéressent particulièrement.

  • Dernière possibilité : en prenant bien soin de synchroniser l’horloge système de votre ordinateur et celle de votre appareil photo, vous pouvez aussi noter l’heure exacte à laquelle vous commencez chaque carton/dossier etc. et vous servir ensuite des données Exif des photos pour faire le raccord entre les deux.

    Très important : ne pas oublier de vérifier de temps en temps la qualité des photos, pour ne pas perdre une demi-journée de photos d’archive à cause d’un mauvais réglage de l’appareil.

    Traitement et exploitation

    Je vous encourage très fortement à revoir vos photos et notes tout de suite après une consultation d’archives, le soir en rentrant – quand vous vous souvenez encore bien de ce que vous avez vu. En fonctions de vos préférences vous pourrez ensuite faire plusieurs choses :

    • créer des dossiers et sous-dossiers par carton/chemise/dossier et repartir les photos selon leur origine. Si vous avez pris les cartons/étiquettes en photo, cela permet de trier très vite les miniatures.
    • regrouper des images issus d’un dossier/document comportant plusieurs pages etc. dans un pdf en utilisant soit les fonctions natives d’impression dan sun fichier .pdf sous mac/linux, soit un des nombreux logiciels gratuits d’impression en .pdf sous windows (comme PDFCreator).

    Quand vous passez à l’étape de l’exploitation proprement dite de vos photos, plusieurs possibilités sont encore ouvertes :

    • Si vous avez fait le choix de créer des .pdf, vous pourrez très facilement les annoter en utilisant un lecteur de .pdf qui comprend cette fonction (FoxitReader fait cela très bien sous windows, pour linux je suis encore à la recher…). Cela permet de mettre des mots-clés au bon endroit dans un pdf comportant nombre de pages et ainsi de se retrouver de façon très commode dans ses archives et notes
    • Si vous utilisez Zotero pour gérer votre bibliographie, vous pouvez tout à fait aussi ajouter des entrées pour vos documents d’archives, leur associer des fichiers images ou pdf et des notes. C’est mon choix personnel, car il me permet de garder toute ma recherche dans un même cadre où je peux faire des recherches par mots-clés. Vous pouvez en voir un aperçu ici.

      Un outil qui s’avère précieux dès que vous avez beaucoup de photos à exploiter, et surtout si vous devez transcrire intégralement des documents texte ou saisir des renseignements pour une base de données, c’est l’écran extérieur ou supplémentaire branché sur votre poste principal. Vous pourrez ouvrir d’un côté la photo de votre document d’archive et de l’autre le logiciel dans lequel vous effectuez la saisie. Si vous utilisez principalement un netbook, comme moi, cela peut vous changer la vie !

      Dernier conseil, mais peut-être le plus important de tous : pensez à sauvegarder vos photos d’archives dans les règles de l’art. Si je dispose d’une connection internet de bonne qualité, je préfère, lors de mes séjours en archives à l’étranger, déposer toutes mes photos de la journée dans un dispositif de stockage en ligne le soir même, pour peu qu’un vol de sac le lendemain ne me fasse perdre des jours entiers de travail précieux.

      Et maintenant c’est votre tour : décrivez vos stratégies, vos astuces etc. en commentaire pour que tout le monde puisse en profiter !

      Pour aller plus loin : un guide très complet édité par la bibliothèque de l’université d’Illiois [en anglais]

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        12 Comments

        1. En complément, pour « renommer facilement de grandes quantités de fichiers et dossiers selon des critères définis » vous pourrez utiliser Ant Renamer.

          Vous pourrez le trouver à l’adresse suivante : http://www.antp.be/software/renamer/fr

          Un tutoriel complet est accessible ici : http://www.pcastuces.com/pratique/windows/renommer_fichiers/page1.htm

          Il y est indiqué que Ant Renamer permet « renommer des fichiers en masse. Il vous suffit de sélectionner les fichiers à renommer. Définissez l’opération à effectuer : remplacement de texte, ajout de texte ou de la date et de l’heure, numérotation automatique et validez. Tous vos fichiers sont alors renommés !

          Ant Renamer vous permet également d’exploiter les informations EXIF et ID3 de vos photos et de vos MP3 pour ajouter aux noms de vos fichiers, la date de la prise de vue pour les photos et le titre et l’interprète pour les musiques. »

        2. Les nouveaux appareils photo sont en général vendus avec un logiciel qui permet de prendre des clichés directement via un ordinateur. Celui de Canon s’appelle EOS utility

          Cela va infiniment plus vite, évite de se préoccuper avec des cartes et permet d’éviter de faire des photos floues. Par ailleurs cela permet d’enregistrer directement vos donnés dans les fichiers et sous les noms que vous désirez.

          Comme en plus il existe des prises directes permettant de se passer des batteries des appareils, le petit jeu devient d’essayer de prendre le plus de cliché en une seule journée. Mon record personnel est de 6500 prises de vue. Celui qui arrive à 10.000, je lui paye une tournée. Bon évidemment, ce genre de matériel fait surtout sens pour les recherches quantitatives.

        3. Un complément pour les photos : j’accompagne le classement en dossiers par l’attribution de tags, non via un logiciel pdf (je garde les photos en png / jpg pour une meilleure utilisation potentielle), mais via certains logiciels de gestions de collections de photos.

          Du temps où j’étais sous Windows : XnView (freeware) – cela fait plus de 3 ans que je ne l’ai plus utilisé, je ne sais pas si le développement s’est poursuivi.

          Sous Linux : digiKam, excellentissime (environnement préférentiel : KDE. Pour l’utiliser dans un environnement Gnome sans télécharger toutes les dépendances KDE, par exemple sous Ubuntu : sudo apt-get –no-install-recommends install digikam).

        4. Quelques compléments issus de la visite d’un certain nombre d’archives :

          – Effectivement, la politique des archives est très différente. Dans quatre archives française, aucun problème pour photocopier (Strasbourg, Colmar) ; dans les Archives du Haut-Rhin, on me passait document après document (compter donc un va-et-vient perpétuel pour faire deux photos par voyage) ; à Mulhouse, il fallait faire une demande (autorisée) par document. Ces archives considèrent qu’il faut passer du temps avec l’archive, même si celle-ci n’a pas d’intérêt en soi : une fois qu’on a dépassé le maximum de communications, on a fini sa journée ou sa demi-journée…
          En Allemagne, tout dépend de chaque archiviste, et de l’importance des archives. Dans les petites archives, avec horaires très réduits, l’archiviste est déjà trop content de voir quelqu’un, donc pas de problème. Là où la capacité d’accueil est réduite, ils en sont encore plus contents. Dans les archives d’État, en revanche, et dans les archives de villes « importantes » (pour ce que j’ai vu en Bavière : Munich, Bamberg, Würzburg, Amberg, Nuremberg), il est mal vu de faire des photos. Elles sont proposées à un prix prohibitif, jusqu’à 50 centimes par photo – y compris les photos que l’on fait soi-même ! Autant dire que c’est un problème quand on fait un usage massif des sources pour faire des données sérielles…

          Il faut voir dans cette politique souvent frileuse que les archivistes souhaitent montrer aux autorités le nombre de visites dans l’année, et que faire tout en trois heures contrecarre cela. Mais c’est en même temps se couper l’herbe sous le pied, vu que, si le chercheur a le choix entre une archive « libre » et une plus restrictive, il finira par délaisser cette dernière. J’ai moi-même plus de plaisir à communiquer mes résultats avec les archives libres qu’avec celles qui ont accueilli avec réticence et pingrerie mes recherches…

          Un grand risque : accumuler tant de photos qu’on ne sait plus trop par où commencer quand il s’agit de les traiter. On aimait bien les documents de telle archive, mais au bout d’un certain temps on finit par passer à autre chose après avoir rencontré quelques difficultés (photo mauvaise, écriture peu lisible, langue peu compréhensible), ce qui fait que le fond n’est pas complètement traité. Mais c’est un moyen comme un autre (bien que peu rigoureux) de « sélectionner » les documents de travail.

        5. En complément, vous pouvez déposer vos images sur MédiHAL (http://medihal.archives-ouvertes.fr), l’archive ouverte de photographie scientifique développée par le Centre pour la communication scientifique directe du CNRS (et ouverte à tous scientifiques). MédiHAL dispose d’un archivage à long terme. Il est possible diffuser les photos sous licences Creative Commons et de réutiliser facilement dans des revues, carnets de recherche.

        6. Bonjour Franziska,
          Merci beaucoup pour tous les conseils.
          En lisant l’article j’ai remarqué que l’aperçu de ton écran pour voir comment tu intègres tes fichiers de sources sur Zotero n’est pas actif http://picbite.com/image/166532rsgou/

          Pourrais-tu nous mettre un nouveau lien avec un aperçu de ton écran afin de mieux comprendre l’implémentation?
          Merci encore,

        7. Bonjour
          je sais qu’en prenant des photos sur mes archives (dessin et plan), leur échelle change. Connaitriez-vous des logiciels qui me permettent d’en restituer l’échelle originelle lors de leur exploitation, ou comment savoir ce qui change ou se déforme généralement?
          en vous remerciant

        8. Bonjour.
          Depuis le début de l’été, je photographie des documents d’archives pour le compte de généanet, et peut-être pour les archives elles-mêmes, beaucoup de documents restent à numériser.
          Les rapports sont bons avec le personnel (archives d’Ille et Vilaine).

          J’avais réalisé un support sur la base d’un chevalet de peintre (de table) muni de deux vantaux sur charnières, permettant de relever légèrement les registres, plutôt que de les mettre à plat, et un logement central pour la charnière du registre.
          J’avais débuté avec un petit canon lexus 160. Mais les résultats furent décevants. Des zones floues apparaissant parfois, et écran trop petit pour une bonne visualisation.
          De plus, comme vous le souligniiez, l’éclairage est primordial, et bien que j’utilisais les statiques des archives, du moins en ce qui concerne l’éclairage, ce n’était pas non plus l’idéal.
          Après un temps de réflexion, j’en suis venu à utiliser mon portable Sony xperia en 4/3 et 23MP, en conservant le choix manuel de la zone de mise au point, et avec un retard de 3S.
          J’ai aussi muni le chevalet d’un pavé à led 30*30cm et 15W. Le résultat est très bon, j’ai fait un essai avec un annuaire, et uniquement le pavé comme lumière (nuit). Comme le pavé ne peut-être pile au-dessus du document, ni parallèle, le bas etait légèrement plus sombre que le haut des pages. Après avoir placé un réflecteur en bas du document, le résultat fut spectaculaire. Prêt pour une reprise en archives.

          Il est important de maîtriser parfaitement la prise de vues. Pas question de vérifier chacune d’elles. Le choix de la zone de mise au point est crucial, et semble déterminer la taille de la photo (MO). Il est apparemment préférable de sélectionner les zones denses.

          Comme en toutes choses, phase d’apprentissage d’abord.

          À propos du xperia, lorsqu’on utilise le retardateur, la lampe flash clignote violemment, éclairant fortement le sujet, et, un comble, perturbe la mise au point. L’image est sombre alors qu’elle est claire sans retardateur. Il est apparemment impossible de s’en défaire. Je l’ai donc scotché, mais c’est idiot, car c’est une consommation inutile.

          Salutations

          Gérard

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