Outils informatiques pour les historien-ne-s : bilan de la 3e édition – octobre 2011 | #oih2011

La troisième édition de notre formation aux « outils informatiques pour les historien-ne-s » a donc eu lieu du 24 au 26 octobre 2011. Plutôt que de proposer un compte rendu au jour le jour comme l’an dernier (voir : 1 ; 2 et 3 ; 4 ; 5-1 et 5-2) nous avons décidé de vous proposer un seul billet récapitulatif – qui sera probablement suivi d’un billet de retours des participant-e-s via un questionnaire « d’évaluation » (comme nous l’avions fait pour la formation à Zotero pour les doctorants de Paris X).
Cette année, la formation est passée de 5 à 3 jours. Si cette évolution relevait au départ d’une simple nécessité administrative, elle a finalement eu deux avantages :

  • En premier lieu, elle nous a conduit à repenser son organisation en fonction de nos réflexions autour du « socle commun » dont il a beaucoup été question ici ces derniers temps (voir ici et ) et de la recentrer sur les outils qui nous semblaient les plus immédiatement nécessaires pour démarrer une recherche. Les thématiques retenues pour ces journées correspondaient toutes à certains outils des trois composantes de ce « socle » (dont nous avons pu présenter les enjeux essentiels en introduction de la formation grâce à la présentation Prezi concoctée par Franziska)

    • En second lieu, elle nous a permis de finir cette semaine, certes, fatigués mais pas sur les rotules comme les deux fois précédentes… c’est secondaire mais pas négligeable !

      À propos des participant-e-s

      Le succès était de nouveau au rendez-vous avec une légère hausse du nombre de participant-e-s par rapport aux années précédentes, confirmant en cela les importants besoins de formation sur lesquels nous insistons partout où cela nous est possible de le faire (voir ici par exemple). 

      • Profils

      La majorité des participant-e-s étaient des étudiant-e-s inscrit-e-s en Master 1 et 2, mais nous avons aussi pu accueillir quelques doctorant-e-s, auditeurs et auditrices libres. En ce sens, il est clair que si notre formation s’adresse d’abord aux « M1 », les besoins de formation à certains outils vont bien au-delà :

      • Participations

      La formation étant totalement facultative, les participant-e-s sont libres d’assister aux modules de leur choix et ne sont donc pas tenu-e-s de suivre l’intégralité des cours, ateliers et conférences :

      On peut constater ici que la fréquentation est principalement sélective : les participant-e-s viennent glaner cours ou simples conseils au gré de leurs besoins du moment. C’est ce qui fait, selon nous, l’une des qualités de cette formation – à une nuance près : jusqu’ici les étudiant-e-s en première année de master qui, en octobre, ne pensaient pas avoir besoin d’une formation au traitement de texte, étaient généralement celles et ceux qui nous contactaient en mars, à l’aube de leur rédaction de mémoire, pour apprendre à faire leur table des matière ou leur index… L’organisation d’une seconde session en cours d’année devrait permettre de pallier en partie à cette situation.

      Comme chaque année, c’est la séance consacrée à Zotero (mardi) qui a attiré le public le plus important. La journée « présentation et diffusion de la recherche » a attiré moins de monde, mais cela peut aussi s’expliquer par le fait qu’il s’agissait du mercredi, dernier jour de la formation (chaque année, le nombre de participant-e-s diminue le dernier jour…) :

      À propos du contenu

      La formation était donc organisée en trois journées, chacune étant composée de trois modules : cours, atelier, conférence.

      • Jour 1 : « Faire des recherches documentaires sur Internet »

      Le cours était consacré à la présentation de nombreux outils de recherche documentaire en ligne : des moteurs de recherche aux méta-catalogues ; portails de ressources, bibliothèques numériques et autres archives ouvertes ; bases de données de revues ; etc. Le cours était basé sur une version revue et augmentée de la séance que nous avions organisée l’an dernier pour une formation des inscrit-e-s en FLE à l’EHESS (voir par ici) : il s’agissait d’y présenter autant les ressources en libre accès que les nombreux abonnements souscrits par l’EHESS pour ses étudiant-e-s et accessibles via l’ENT de l’établissement. Nous y avons ajouté, par ailleurs, quelques éléments de base concernant la veille documentaire en ligne (point que nous n’avions jamais le temps de traiter au cours des éditions précédentes – voir par là).
      L’atelier a permis aux étudiant-e-s de commencer à se familiariser avec les ressources présentées le matin, afin qu’il puissent s’initier à leur utilisation dans le cadre de leurs propres recherches. Il ont ainsi, notamment, pu commencer à mettre en place une veille documentaire via l’abonnement à des blogs hébergés sur les deux principales plateformes francophones de blogging scientifique Hypotheses.org et Culture Visuelle (nous en avons profité présenter rapidement l’existence d’une archive de blogs académiques, principalement en langue anglaise, et pour découvrir que le wiki qui en actualisait cette liste, dont une section des « academic blogs in french », n’existe plus…). Les participant-e-s ont ensuite interrogé le Sudoc, Isidore, etc. pour créer des alertes e-mail ou flux rss personnalisés sur leurs propres recherches.

      La conférence de Claire Lemercier chargée de recherche au CNRS-CSO (dont on peut lire un entretien sur Devenir historien-ne) fut, comme toujours, particulièrement stimulante et instructive. En nous invitant à une visite de « l’arrière boutique » de ses recherches, qui a pris la forme d’une visite guidée de ses disques durs, signets, etc. elle nous a offert une présentation des conséquences de l’apparition de nouveaux outils informatiques sur sa façon de rechercher, trier, ranger, sauvegarder, utiliser… la documentation nécessaire à ses recherches. Cette séance a aussi été l’occasion de compléter le panorama des ressources en ligne utiles à l’historien-ne : de l’incontournable répertoire de logiciels libres proposé par Framasoft aux ressources exceptionnelles que constituent, dans des domaines très différents, la base textuelle Frantext ou la documentation (très difficilement accessible) des Gale Digital Collections, en passant par le très utile « how much is that ? » d’EH.net, etc. etc. etc.

      • Jour 2 : « Gérer et exploiter ses données bibliographiques »


      La deuxième journée de formation était organisée autour de l’instrument qui attire chaque année le plus de monde aux cours et ateliers : Zotero. La première partie du cours a été l’occasion de rappeler quelques conseils de base dans la présentation des références bibliographiques, et de sensibiliser les participant-e-s à la question du plagiat (voir ici et ). Nous avons ensuite présenté le fonctionnement de Zotero, tant du point de vu de son utilisation pour gérer les références bibliographiques que de celui des citations dans un logiciel de traitement de texte (voir une version très proche du tutoriel utilisé). Franziska a ensuite présenté son propre usage de Zotero pour la gestion de la quasi-intégralité de sa documentation : références bibliographiques, photographies de sources, annotations, etc.
      Au cours de l’atelier, les participant-e-s ont pu apprendre à installer Zotero, à récupérer des informations bibliographiques en ligne, à les gérer via les collections et sous-collections, à citer leurs références dans un traitement de texte, à synchroniser les données avec le serveur Zotero, etc. Cette séance a ainsi été l’occasion de constituer une première bibliographie de travail pour celles et ceux qui entament tout juste leur première année de Master Histoire (sur l’utilité du travail bibliographique, voir ici et ). 
      Cette séance a été l’occasion de refaire l’expérience d’une utilisation de Zotero avec Mac. Lors d’une formation précédente, certains problèmes d’installation sous Mac n’avaient pas pu trouver de solution malgré nos efforts (voir ici) ; les installations restent un peu plus compliquées qu’avec les PC mais nous n’avons, cette fois-ci, rencontré aucune difficulté insoluble. Si l’installation du plugin d’intégration a OpenOffice 3 s’est révélée impossible, le passage à LibreOffice a résolu toutes ces difficultés – voici probablement un nouvel argument en faveur de la suite développée par The Document Foundation (voir ici pour plus d’informations).

      La journée s’est achevée sur une conférence consacrée à l’usage de la lexicométrie en histoire, donnée par Benjamin Deruelle, PRAG à l’université Paris 1, et Sophie Cinquin, en Master Histoire à l’EHESS et contributrice régulière du blog Devenir historien-ne (qui avait participé à notre formation l’an dernier côté étudiant-e-s). Benjamin Deruelle a commencé par exposer les enjeux historiographiques et méthodologiques de l’usage de la lexicométrie en histoire. Cette méthode interdisciplinaire, utilisée par les historiens depuis les années 1970, reste méconnue malgré son grand intérêt heuristique. Rappelant que le principe de base de cette méthode consiste à comparer les textes entre eux au sein d’un corpus, B. Deruelle a insisté sur le fait que le quantitatif y est mis exclusivement au service du qualitatif. Sophie Cinquin a ensuite présenté sa propre utilisation des outils offerts par la lexicométrie pour sa recherche sur les épître dédicatoire à la reine Marguerite. Elle a ainsi pu illustrer le propos de B. Deruelle à travers une recherche de Master en cours, montrant à quel point la mobilisation de ce type de méthode peut enrichir la construction d’un objet de recherche en sciences sociales. L’échange qui a suivi les deux intervention a permis de confirmer l’intérêt d’une telle méthode pour de nombreux sujets, toutes périodes confondues.

      • Jour 3 : « Présenter et diffuser sa recherche »

      Consacré aux outils de présentation, le cours du matin a permis de rappeler quelques conseils de bonnes pratiques concernant la construction d’un exposé. Reprenant son analogie entre la préparation, le déroulement et l’achèvement d’une randonnée, Franziska a pu souligner l’importance de la préparation de l’exposé comme préalable incontournable à toute construction d’une présentation de type PowerPoint. Les principes de base de l’utilisation du logiciel ont ensuite été exposés (voir le tutoriel pour MS2010) et nous avons saisi cette occasion pour rappeler et insister sur le fait qu’une présentation doit toujours être conçue comme un moyen d’illustrer le propos et ne pas risquer de s’y substituer. Nous nous sommes basés, pour cela, sur des commentaires de présentations que nous avions été amenés à réaliser pour des colloques ou séminaires. Un outil complémentaire aux logiciels classiques de présentation a été rapidement présenté : Prezi. Sans constituer une alternative universelle, cet éditeur de présentation permet de se détacher de la présentation de type « diapositives » pour certains exposés (voir un exemple plus haut dans ce même billet).
      Nous avons, enfin, profité du temps qu’il nous restait à la fin de ce dernier cours, pour rappeler quelques principes de base de la sauvegarde des données informatiques (voir ici, et pour quelques conseils précieux) : en résumé : sauvegardez régulièrement vos données, et utilisez plusieurs supports : disques externes, dropbox, etc. Au cours de l’atelier, les participant-e-s ont pu commencer à construire une présentation de leur projet de recherche avec le logiciel de leur choix.

      Cette troisième édition des « outils informatiques pour les historien-ne-s » s’est achevée sur une conférence donnée par :

      Pour la première fois en trois ans, nous avons pu réunir plusieurs historien-ne-s autour de la question de l’utilisation des blogs et réseaux sociaux en histoire. Ce simple fait témoigne d’une transformation récente soulignée par l’ensemble des intervenant-e-s : même dans des proportions moindres que dans les autres disciplines de SHS, les historiens et historiennes se saisissent enfin de ces outils ; la naissance et le développement considérable de la plateforme hypotheses.org n’y est certainement pas étrangère. Ce n’est toutefois qu’un début, comme le soulignait Martine Sonnet « ces pratiques que nous partageons ne sont pas universellement partagées ».

      Le travail de compte rendu ayant déjà été fait par Frédéric Clavert (voir ici) et par Delphine Regnard – que l’on remercie au passage de nous avoir offert notre premier live-tweet, hashtag #oih2011 ! – je me permets de vous y renvoyer.

      Retenons ici simplement que l’intérêt des blogs et réseaux sociaux (twitter essentiellement) pour les historien-ne-s a été souligné par nos trois intervenant-e-s à travers : la capacité qu’ils nous offrent de constituer des réseaux parallèles, en dehors des voies classiques (séminaires, colloques, institution d’appartenance…) ; de débattre et échanger de façon plus détendue mais toutefois sérieuse. Le blog a été aussi présenté comme un très bon instrument d’entrainement à l’écriture historique, comme un moyen de progresser dans la conceptualisation d’un sujet de recherche. De ce point de vue, on ne saurait trop conseiller aux étudiant-e-s en Master et aux doctorant-e-s de tenter l’expérience, individuellement ou collectivement.

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      Pour finir ce déjà (trop) long compte rendu, nous tenons ici, Franziska et moi, à remercier les intervenant-e-s de nous avoir accordé un peu de leur temps précieux et de nous avoir offert des exposés d’un très grand intérêt ; nous remercions aussi les participant-e-s d’être venu-e-s si motivé-e-s et nombreux-euses. Rendez-vous bientôt pour la prochaine édition !

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      Vous avez participé à la formation ? N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques en commentaires !





      Zot’Apéro et lancement d’une plateforme pour la création de styles de citation

      Notre formation aux outils informatiques 2011 s’est terminée hier soir (un compte rendu suivra). Entre autres innovations, nous avons pu l’associer à un évènement nouveau : le premier Zot’apéro parisien qui s’est tenu le mardi 25 octobre !
      Une quinzaine d’utilisateurs plus ou moins avancés de Zotero se sont ainsi retrouvé le temps d’une soirée, pour faire connaissance, lier des visages à des noms et échanger autour de nos pratiques.





      Nous avons profité de cette occasion pour lancer avec le Blog Zotero francophone, représenté par Frédéric Clavert, une nouvelle plateforme pour faciliter la création de styles de citation pour des usages francophones – CSL France :


      Cette initiative fait suite à deux constats : d’un côté, bon nombre d’utilisateurs de Zotero perdent de l’élan à cause du manque de styles de citation adaptées aux exigences en France, que ce soit pour les revues, les maisons d’édition ou les institutions (par exemple pour les thèses). Alors que le dépot de styles compte plus de 1700 styles de citation, le nombre existant pour la France est pour l’instant très limité. D’un autre côté, des utilisateurs plus avancées peuvent avoir l’occasion de créer leur propres styles de citation, mais ces mêmes styles restent souvent de l’ordre de l’initiative privée, à usage personnel. 

      A l’aide d’une plateforme en ligne, nous aimerions aider à se faire rencontrer ces deux populations et rendre le processus de création de style plus accessible et plus fluide :


      Cela se fait en trois étapes (une fois un compte d’utilisateur crée en cliquant en haut à droite sur ‘Sign Up’ : 

      1. Un utilisateur signale qu’il a besoin d’un style en rajoutant une fiche, dite « card », dans la colonne de gauche. Il la remplit en indiquant les conseils aux auteurs pour le style (lien vers un site web ou attachement d’un fichier joint), en précisant quel style existant est le plus près du style demandé et quelles sont les différences entre le style existant et le style demandé. 
      2. Un volontaire prend en charge la création de ce style en bougeant la fiche dans la colonne du milieu, en codant une première version du style et l’attachant à la fiche. L’utilisateur qui cherche à utiliser le style l’essaie ensuite et donne un retour sur d’éventuelles améliorations à faire
      3. Une fois un consensus sur le nouveau style établi, le style est transféré dans la colonne de droite d’où il sera à terme versé dans le dépôt de styles de Zotero pour servir au plus grand nombre.

      Une mise en garde, cependant : cette plateforme vise explicitement la création de styles répondant à un cahier de charges précises, pour une revue, une maison d’édition, une institution (dans le cadre des normes exigées pour les thèses, par exemple). Nos expériences montrent qu’il y a relativement peu de consensus sur les conventions de citation et de bibliographie, même à l’intérieur des SHS en France et toute tentative de créer un style « généraliste » se heurte en général à la multitude de variantes subtiles.

      Si, pour vos propres besoins, vous cherchez à disposer d’un style personnel qui ne serait pas celui d’une revue, d’une maison d’édition ou d’une institution, je vous invite à vous tourner vers l’excellent tutoriel de Thomas Lienhardt qui vous permettra d’adapter un des styles issue de notre plateforme à vos propres préférences.


      N’hésitez pas à vous servir tout de suite de cette plateforme – en demandant la création ou alors en aidant à en coder un de ceux qui ont déjà été demandés.

      Zot’Apéro

      La Boîte à outils des Historiens et le blog Zotero francophone sont heureux de vous annoncer la tenue d’un « Zot’apéro », à Paris, le mardi 25 octobre à partir de 19h30 au Bistro1, 4, rue de l’Ecole de Médecine, 75006 Paris
      Peut venir toute personne intéressée par Zotero, quelque soit son niveau, débutant ou plus avancé.

      La Boîte à outils et le blog Zotero francophone présenteront à cette occasion un projet commun: CSL francophone, une inititative permettant de mettre en contact les développeurs de styles de citation utilisables par Zotero (et Mendeley) avec les utilisateurs de Zotero qui ne savent pas développer leurs propres styles.

      Le nombre de place est limité en places, nous vous demandons de signaler votre venue à cette adresse.

      Accès au Bistro 1 :


      Agrandir le plan

      Devenir historien-ne : méthodologie de la recherche et historiographie

      Durant l’été, un cousin de la La boîte à outils des historiens est né sur la plateforme hypotheses.org : Devenir historien-ne est un espace de formation, de réflexions collectives sur les méthodes en histoire, de veille et de partage de références sur l’historiographie, la méthodologie et l’épistémologie de l’histoire.
      (Une partie de ce qui suit reprend le texte du « à propos » de Devenir historien-ne)

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      « S’il est une conviction bien ancrée dans l’opinion publique, c’est qu’en histoire il y a des faits, et qu’il faut les savoir. (…) Apprendre les faits, les mémoriser, c’est cela apprendre l’histoire. (…) On touche ici sans doute la différence majeure entre l’enseignement et la recherche, entre l’histoire qui s’expose didactiquement et celle qui s’élabore. Dans l’enseignement, les faits sont tout fait. Dans la recherche, il faut les faire. » (Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire », 1996, p. 55)
      Ce qu’Antoine Prost définit comme la différence majeure entre l’enseignement et la recherche correspond à celle qui existe entre apprendre de l’histoire en Licence et faire de l’histoire en Master. L’objectif de ce carnet est d’accompagner les historien-ne-s en devenir dans la découverte de méthodes de travail qu’il leur faudra très vite maîtriser pour mener à bien leur première véritable recherche.
      Destiné en priorité à un lectorat d’étudiants en Master, il pourra aussi intéresser des doctorants et des enseignants de méthodologie et d’historiographie.
      Trois principaux types de contenu y sont proposés :
      • des conseils méthodologiques relatifs aux principaux savoir-faire nécessaires à la réalisation d’un mémoire de recherche en histoire (critiques des sources ; méthode du compte rendu critique ; normes de citations bibliographiques ; etc.) ;
      • des réflexions historiographiques et épistémologiques à travers la présentation de différentes approches possibles en histoire (« écoles », disciplines, sous-disciplines, interdisciplinarité, etc.) et la publication de comptes rendus de lectures ;
      • une veille relative aux publications et événements (formations, journées d’études, etc.) en lien avec des questions historiographiques et méthodologiques utiles pour les historiens en formation.
      Appuyé sur une expérience de quatre années d’enseignement de méthodologie de la recherche en histoire à l’EHESS, ce carnet n’est pas pour autant un simple « cours en ligne ». L’expérience se veut collective, fruit d’une collaboration entre un enseignant-doctorant et d’anciens étudiants de ce séminaire de méthodologie. Qu’ils achèvent leur Master, entament un doctorat, ou partent vers d’autres contrées, ils partagent ici leur propre expérience d’apprentissage de la recherche en histoire.
      Devenir historien-ne se veut donc une sorte de manuel électronique d’historiographie et de méthodologie. Collaboratif et évolutif, ce carnet ne présente pas LA méthode infaillible et transposable à toutes les situations ; il aspire plutôt à devenir un espace de formation, de réflexions collectives et de débats sur différentes façons possibles de faire de l’histoire.
      Depuis le 25 juillet, une quinzaine de billets individuels et collectifs ont déjà été publiés et beaucoup d’autres sont déjà en préparation. « À quoi sert une note en bas de page ? » ; « Pourquoi s’intéresser à l’historiographie ? » ; « Comment citer un ouvrage, un article ou un chapitre d’ouvrage collectif ? » ; « Comment (et pourquoi) écrire un projet de recherche ? »… et bien d’autres questions auxquelles Devenir historien-ne tente de répondre.
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      Si j’ai créé ce nouveau blog, c’est en partie afin de reproduire « en ligne » ce que Franziska et moi tentons de faire depuis plusieurs années maintenant à l’EHESS – démarche que nous expliquons et défendons dans un article à paraître en fin d’année dans un numéro spécial de la Revue d’histoire moderne et contemporaine : l’utilisation d’outils informatiques en histoire est désormais incontournable et suppose la mise en place de réelles formations, généralistes et pérennes. Pour autant, celle-ci ne doit pas se faire dans l’oubli de ce qui doit rester au cœur de notre métier : l’analyse historique proprement dite. Nous sommes ainsi convaincu de la nécessité du maintien d’une étroite relation entre les formations aux outils informatiques et les enseignements de méthodologie, historiographie et épistémologie de la discipline.
      Cela n’implique pas de tout mélanger – ce qui explique la création, pour le moment, d’un second blog et non l’ouverture de nouvelles rubriques au sein de la boîte à outils. Il s’agit surtout de ne pas perdre de vue que c’est à nous, historiennes et historiens, ne prendre conscience de l’importance des outils informatiques, mais sans tomber dans un fétichisme de l’instrument qui nous ferait oublier les fondements d’une discipline dont nous souhaitons faire notre métier.

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      N’hésitez pas à y partager vos propres expériences dans les commentaires sur http://devhist.hypotheses.org

      Les historiens seront-ils finalement programmeurs ?

      Un spectre hante les réflexions autour du tournant numérique qui affecte le métier d’historien… Il s’agit d’une déclaration, faite par Emmanuel Le Roy Ladurie, à la suite d’une conférence concernant l’usage du quantitatif en histoire qui eut lieu en 1967 à Ann Arbor (voir ici, texte publié en 1968 dans Le nouvel observateur, repris en 1974 dans Le territoire de l’historien, p.14) :

       « l’historien de demain sera programmeur ou il ne sera plus »

      Plus de quarante ans plus tard, alors que les historiens semblent s’interroger collectivement sur le rôle des outils informatiques et des ressources numériques dans les transformations qui affectent leur métier (voir ici, , ou ), la question de la nécessité d’apprendre à « programmer » se pose sous un angle différent.
      Sur son site, Frédéric Clavert (bien connu des lecteurs de ZoteroFrancophone et auteur d’un billet sur les réseaux sociaux  en histoire ici même) a récemment proposé quelques « pensées éparses » sur « le code et l’historien contemporanéiste« . Prenant pour prétexte les réflexions suscitées par ce texte très stimulant, ce billet se veut une sorte de complément/prolongation à celles que Franziska et moi avons entamées sur le « socle commun » et la nécessité d’une meilleure (in)formation des historiens aux outils numériques, pour un article à paraître en fin d’année dans la Revue d’histoire moderne et contemporaine (et dont nous discuterons bientôt à Blois – cf. pp. 14/15)
      De la révolution informatique aux mutations numériques

      Il ne fait aucun doute que la révolution informatique (qui a vraiment pu prendre tout son sens avec l’invention du PC) à modifié les pratiques de bon nombre d’historiens. Mais les transformations que le passage « l’ère numérique » (et surtout celui au « web 2.0) a entraîné depuis une dizaine d’années sont différentes. Et comme le dit très justement Frédéric Clavert, le développement du recours à l’informatique en histoire, et plus généralement dans toutes les disciplines universitaires, est lié à une simplification des outils et à une baisse quasi-exponentielle du coût du matériel informatique.

      Sur ce point nous sommes tout à fait d’accord, et je me contenterai d’indiquer quelques chiffres que nous avons recherchés pour notre article :

      • En 2006, l’indice hédonique – c’est à dire, à qualité constante – du prix de vente industriel des mico-ordinateurs atteignait 0,6% de sa valeur de 1988 (source : Michel Volle – sur son site personnel – d’après données INSEE)

        À cela Frédéric Clavert ajoute un élément auquel nous n’avions pas pensé en ces termes : « l’expansion des interfaces graphiques telles que nous les connaissons aujourd’hui« , qu’il considère comme une sorte de frein à la réalisation de la prophétie d’Emmanuel Le Roy Ladurie :

        « Mais cette expansion de l’ordinateur individuel a aussi retardé le recours au développement, au code lui-même, à la programmation. Parce que ces interfaces graphiques en réduisait, dans un premier temps et pour certains types d’usages, l’utilité. »

        Si je suis d’accord sur le constat, je n’en ai pas la même interprétation. Je pense que la démocratisation de l’informatique, associée au développement d’interfaces en facilitant l’utilisation ont permis aux historiens de se libérer de l’obligation d’apprendre à programmer.

        Pour la grande majorité des usages de l’informatique en histoire, le recours au code ou à la programmation n’est pas nécessaire. Il me semble que c’est une véritable avancée car si ces questions passionnent certains d’entre nous (je ne code pas non plus… et j’aimerais apprendre aussi…) elles ne me semblent pas être généralisables à tous les historiens, ni même à l’ensemble des contemporanéistes.

        À mon sens, si la prophétie d’Emmanuel Le Roy Ladurie ne s’est pas réalisée jusqu’à présent, c’est essentiellement parce qu’elle généralisait à l’ensemble des historiens une pratique qui concernait essentiellement les quantitativistes. Certes, à ce moment là l’histoire quantitative était « à la mode » (selon l’expression de François Furet en 1971) mais entre temps elle ne l’a plus été, et force est de constater que le développement de l’usage des outils informatiques est longtemps resté l’apanage de ceux qui n’ont pas développé d’allergie au maniement du chiffre en histoire… Mais cela ne fait pas grand monde !

        Pour autant, je partage totalement la conclusion de Frédéric Clavert :

        « Comme le disait, donc, Jean-Philippe Genet dans les années 1990, la formation informatique des historiens en France et ailleurs reste une urgence. En fait, une question de survie de la discipline, toutefois de cette partie de la discipline qui s’intéresse à notre histoire la plus récente. »

        Il me semble toutefois que les flux et reflux de l’histoire quantitative doivent nous enseigner que, pour répondre à l’urgence de la formation informatique des historiens, il est nécessaire de réfléchir aux transformations qui affectent en profondeur l’ensemble des historiens et de tenter d’identifier ce qui doit fonder une sorte de culture générale informatique et numérique à tous les historiens.

        Distinguer l’indispensable du très utile
        Cela nous renvoie à l’idée d’un socle commun qui regroupe l’ensemble des outils indispensables à la pratique de l’histoire à l’heure du numérique. Au cours de nos réflexions sur ces questions, nous avons identifié trois types de transformations qui nous sont apparues comme communes à l’ensemble des historiens (je reprends ici la typologie que Franziska et moi avons établi pour notre article – et dont on pourra trouver quelques illustrations ici) :

        • l’émergence de pratiques documentaires originales, liées à une accélération de certaines étapes de la recherche et à la migration de certains lieux de travail. On assiste en effet à un accroissement de l’accessibilité de la documentation, d’une massification des corpus disponibles et d’une automatisation de certaines pratiques
        • l’apparition de nouveaux modes de diffusion de la recherche. Avec Internet, du site personnel au blog en passant par les revues électroniques et les archives ouvertes, les façons de publier des contenus scientifiques se sont multipliées
        • la naissance de formes inédites d’échanges scientifiques et pédagogiques avec le développement de nombreux instruments facilitant l’entraide, le travail collaboratif et les démarches collectives

        Parmi toutes ces activités, il existe des outils dont l’utilisation est indispensable et dont l’enseignement devrait être généralisé par la mise place de formations pérennes. Je reproduis ici les trois pôles que nous avions regroupés en forme de « socle commun » :

        • Recherche documentaire (bibliothèques numériques et archives ouvertes ; catalogues, méta-catalogues et portails de ressources ; bases de données de revues)
        • Gestion et exploitation des données (outils de gestion de bibliographie et de sources, comme Zotero ; le tableur comme outil de traitement de données, calculs et graphiques, et comme instrument de base de données)
        • Présentation et diffusion de la recherche (traitement de texte et autres outils d’écriture ; logiciels de présentation type Powerpoint et/ou Prezi ; Blogging scientifique)

        Comme le notait @regisrob en commentaire :

        « ce sont en quelque sorte les premières bases d’un C2i pour historiens que vous posez là (ou plus généralement un C2i spécialisé pour les disciplines SHS). Les premières briques étant posées, il serait intéressant d’approfondir et de formaliser davantage ce socle en déterminant pour chaque pôle un ensemble de capacités/connaissances à acquérir. A voir le contenu détaillé de vos formations en 2010, et particulièrement les conférences, je constate que vous avez déjà commencé à y intégrer la dimension « sensibilisation aux digital humanities » (méthodes et usages, outils, projets), ce qui rejoint d’ailleurs la question posée dans cet article (déniché au détour d’un tweet de @spouyllau) : Les « digital humanities » à la fac : utile ? (suite à un article original de Curt Hopkins sur RWW). Ce sont peut-être là les prémices d’une intégration des DH dans les cursus en SHS. »
        Nous réfléchissons actuellement à une telle formalisation un peu plus précise (en partant, notamment, de nos propres enseignements) qui fera probablement l’objet d’un prochain billet. À ce stade, je me contenterai de souligner que, ce qui est essentiel dans notre démarche, c’est de souligner une double nécessité :

        • de faire en sorte que ce type de formation soit très étroitement lié aux enseignements de méthodologie et d’épistémologie de la discipline historique. C’est la seule manière de ne pas perdre de vue qu’il s’agit d’instruments au service de l’analyse historique, et non l’inverse.
        • de bien distinguer ce qui est indispensable de ce qui n’est « que » très utile. En effet, en l’état actuel de l’enseignement informatiques aux apprentis historiens, il n’est pas envisageable  d’aller vers une figure de l’historien-informaticien (et je ne pense pas que l’on doive prendre cette direction). C’est pourquoi il est effectivement fondamental d’inscrire les formations dans une perspective de sensibilisation aux possibilités offertes par l’ensemble des outils issus du développement des digital humanities.

        Et la programmation dans tout ça ?

        Le déficit de formation des historiens en informatique, comme j’ai déjà eu l’occasion de le souligner par ailleurs, fait émerger deux risques majeurs :

        • le premier consiste en un possible abandon du recours à des outils extrêmement utiles et dont la maîtrise deviendra, peu à peu, une sorte de pré-requis. À plus ou moins long terme, ce sera probablement le cas, par exemple, des logiciels de bibliographie. On peut facilement imaginer que les établissements d’enseignement supérieur imposent, dans le cadre de la généralisation du dépôt électronique des thèses, l’utilisation d’un style de citation propre, comme pour les feuilles de styles des traitements de texte.
        • le second consiste en un possible mésusage de certains outils ou une utilisation d’instruments inadéquats (voire totalement) inutiles pour certaines recherches. Avoir besoin de faire une carte pourrait pousser le chercheur mal informé à apprendre à utiliser un système d’information géographique alors qu’un outils de cartographie basique pourrait suffire…

        Ces dangers guettent aussi les bénéficiaires de formations poussées sans lien avec de véritables besoins de recherches.

        Par exemple, il nous semble que sensibiliser les étudiants en histoire à l’existence et aux possibilités offertes par la lexicométrie et par l’encodage en XML-TEI est indispensable dès le Master. En effet, pour décider d’utiliser les outils avancés d’analyse et de traitement informatique des textes, il faut au moins savoir qu’ils existent… C’est ce que nous tentons de faire avec les conférences qui viennent clore chacune des journées de formation aux outils informatiques (sur ces questions nous bénéficierons cette année d’une conférence de Benjamin Deruelle et Sophie Cinquin sur la lexicométrie).
        En revanche, imposer une formation à la lexicométrie ou au langage XML-TEI à l’ensemble des étudiants en Master n’aurait pas de sens : toutes les sources et tous les objets de recherche ne se prêtent pas à un tel traitement… et l’investissement nécessaire à l’apprentissage de ce type d’outils suppose de réellement en avoir besoin. Je pourrais multiplier les exemples, mais il en va de même pour les SIG, les bases de données, les logiciels avancés de traitements statistiques, etc.

        Le codage ou la programmation me semble donc relever de ce qui est très utile mais non indispensable à tous les historiens. Franziska l’explique très bien dans son commentaire
        « Il est crucial de partir des sources, quelles qu’elles soient. Je ne pense pas que former des historiens à coder dans l’abstrait soit utile. Il faut en revanche sensibiliser les historiens aux possibilités qui leur sont offertes pour qu’ils puissent, le jour et le corpus de sources venu, se tourner vers une méthode, une technique, l’apprendre pour les besoins d’une enquête et l’utiliser. »
        La découverte d’un certains nombre d’instruments peut, en effet, conduire à une forme de fétichisme qui – comme cela a été le cas avec le quantitatif en histoire – n’apporte généralement rien de bon. Dans un commentaire sur le même billet, Dr_Mellifluus résume ainsi très bien cette idée :

        « Et vu les catastrophes scientifiques qu’il m’est arrivé de voir dans lesquelles l’aspect “code” était absolument parfait, je ne suis pas non plus certain qu’il faille toujours trop pousser seulement de ce côté-là. »

        Dès lors, la sensibilisation me semble devoir être le maître mot – à condition qu’il existe des formations efficace et solides. Comme celle qui est organisée à l’université de Tours pour le langage XML-TEI par exempl.

        Faire face à la massification des corpus
        Reste la question du traitement d’une documentation de plus en plus massive qui constitue le point de départ de l’analyse de Frédéric : 

        « Les “XXièmistes” avancent dans leurs recherches au fur et à mesure de l’ouverture des archives. La fameuse loi des trente ans. Nous dépouillons donc, actuellement, en France, les archives qui touchent la fin des années 1970 et le début des années 1980. Or, internet, le web, ne sont plus, pour leurs débuts, si lointains. Dès que nous aborderons les années 1990, nous devrons faire face à un afflux croissant suivant une courbe – dans un premier temps – exponentielle d’archives numériques, comme le fait si bien remarquer Dan Cohen. Dans le domaine de l’histoire de l’intégration européenne, ne faudra-t-il pas prendre en compte les milliers – probablement les millions – de courriers électroniques vraisemblablement échangés pour la préparation de l’élargissement de l’Union européenne à dix nouveaux pays membres en 2004?
        Pour l’exploitation de ces archives, nous devrons apprendre à coder, pour mettre au point les outils informatiques permettant d’exploiter ces archives numériques, trop nombreuses pour faire l’objet d’un traitement strictement humain – et si toutefois ces archives numériques sont conservées. Nous devons apprendre à coder dès maintenant si nous voulons nous préparer à temps. La citation de Le Roy Ladurie n’a jamais été aussi actuelle. »

        Il ne fait aucun doute que la massification des corpus de sources sera un véritable défi pour les historiens. Mais de ce point de vue, n’est-ce pas, comme le fait remarquer Bertand Müller, moins l’historien que l’archiviste qui est devenu programmeur » ? Du côté des historiens, il ne me semble pas qu’apprendre à coder constitue la seule solution pour faire face à cette situation qui n’est finalement inédite que par l’ampleur de la massification (que dire, sinon, de la massification qu’ont connu les historiens formés aux sources proprement manuscrites, devant faire face aux documents dactylographiés et reproduits en multiples exemplaires via les pelures par exemple ?).

        • En premier lieu, la documentation qu’il faudra exploiter – lorsque sera véritablement réglée la question de sa conservation à long terme… – sera déjà de la documentation numérique. Son traitement via des logiciels d’analyse des textes en sera donc grandement facilité.
        • En second lieu, massification de la documentation consultable ne signifie pas forcément massification de la documentation intéressante. En ce sens, l’échelle est différente, mais la question est ancienne : apprendre à sélectionner les documents et à combler les vides de l’information est depuis longtemps au cœur du métier d’historien. Ici, c’est à un retour au sources de la méthode critique historique (de l’école méthodique à celle des Annales) qu’il est nécessaire d’appeler.
        • Enfin, il me semble que l’une des solutions envisageables consiste dans le développement des démarches collectives. C’est probablement l’une des transformations majeures qu’est appelée à connaître le métier d’historien grâce au numérique : la facilitation des démarches collaboratives de grande ampleur laisse entrevoir des possibilités inédites d’exploitation et d’analyse de corpus considérables.
        *

        Les historiens devront-ils finalement devenir programmeurs ? Tout comme Frédéric Clavert l’écrit en réponse aux commentaires, il me semble indispensable de promouvoir :

        une »formation informatique plus solide pour les historiens (et pas uniquement eux) et [de] faire en sorte qu’une masse critique d’historiens soit suffisamment à l’aise avec le développement pour pouvoir aider, former, entraîner les autres. Pour faire un pont avec les informaticiens et éviter ce que j’ai pu voir, c’est-à-dire une telle méfiance vis-à-vis de la technique que certains en sont à un stade incroyablement régressif. »

        Toutes celles et ceux qui ont eu à enseigner l’informatique appliquée aux recherches historiques ont, un jour ou l’autre, dû faire face à une méfiance, voire à une remise en cause explicite de l’intérêt même de ce type de formations.

        Le défi immédiat n’est donc pas de faire en sorte que tous les historiens deviennent programmeurs… mais plutôt de s’assurer que l’informatique (des outils les plus simples aux langages de programmation) ne soit plus considéré comme une science auxiliaire de l’histoire mais comme un des éléments essentiels et légitimes de la boîte à outils des historiens…

        Bonnes résolutions pour apprentis chercheurs… (et les plus avancés aussi !)

        Un des avantages de rester de près ou de loin dans le monde de l’éducation et de la recherche, c’est d’avoir deux moments par an pour formuler de bonnes habitudes et repartir avec un nouvel élan et de bonnes résolutions. Je profite de la rentrée universitaire et scolaire pour vous présenter deux outils que je trouve à la fois ludiques et utiles.

        Le premier s’appelle 42 goals et vous permet de tenir un journal de bord a minima en enregistrant chaque jour des variables que vous aurez vous-même choisies.

        Vous avez le choix entre différents types de variables :

        • binaire oui-non (ai-je lu de la littérature scientifique ? Ai-je mangé mes cinq portions de fruits et légumes ?)
        • quantifié dans l’unité de votre choix (heures de sommeil, heure de réveil, nombre de pages écrites, km courus…)
        • chiffre brut global (nombre de cafés bus dans la journée, nombre de pages de votre mémoire en devenir…)
        Ensuite, vous pourrez très facilement faire de jolis graphiques automatisés qui vous affichent en courbes, en aires ou en bâtons et sur la semaine ou le mois un résultat visuel de ce que vous avez entré.
        Vous me direz que c’est certes amusant, mais quel intérêt au fond ? J’en vois deux. Premièrement c’est un bon moyen de se rendre compte de corrélations, voire de causes dont on était peut-être vaguement conscient, sans vraiment les prendre en compte. Je n’aurais jamais cru à quel point le fait de planifier très précisément ma journée du lendemain me faisait également écrire d’avantage de pages de thèse… De quoi me motiver pour le faire encore plus régulièrement… Deuxièmement, et là c’est sans doute encore plus important, c’est un bon moyen de se fixer quelques objectifs et de se créer une petite contrainte pour s’y tenir. Il faut du temps pour qu’une nouvelle habitude puisse s’ancrer (on parle généralement de trois à quatre semaines) et toutes les méthodes qui peuvent aider sont les bienvenues. C’est un outil que je pense particulièrement utile pour ceux qui font la transition d’une license avec un emploi du temps et des devoirs clairement définis vers un master où l’on est beaucoup plus maître de son temps et doit apprendre à se fixer soi-même des objectifs et des habitudes. Pourquoi pas lire un article ou un chapitre de collectif dans votre domaine par jour, tous les jours ? 

        Mon deuxième outil pour aujourd’hui pousse encore plus loin le principe de « gamification » – c’est-à-dire le fait d’ajouter des éléments ludiques pour encourager à faire une tâche à priori moins drôle. Il s’agit du site http://750words.com/ qui part de la pratique courante chez les écrivains d’écrire tous les jours et souvent dès les matin trois pages à la main pour se défaire de toutes les idées à moitié formées qui empêchent de se concentrer et pour en développer de nouvelles.
        Pour les besoins de l’utilisateur quotidien d’un ordinateur cet exercice a été adapté et il s’agit donc d’écrire 750 mots. On le fait dans une interface épurée qui compte automatiquement les mots et les enregistre de façon sécurisée. Ce n’est pas le même exercice que l’écriture publique préconisée dans un récent billet sur le blog frère de celui-ci, Devenir Historien-ne puisque celle-ci est à usage interne, mais les deux peuvent se compléter.  Personnellement, j’aime beaucoup cette pratique et j’essaie de m’y tenir régulièrement. Cela ne me prend qu’un petit quart d’heure et m’a souvent donné l’occasion de formuler pour la première fois des pistes que j’ai pu par la suite développer et intégrer dans ma recherche.
        Pour motiver les participants à écrire tous les jours, les concepteurs du site 750words.com ont inventé toute une gamme de récompenses que l’on obtient pour des séries ininterrompus de jours d’écriture (voir ci-contre). Pour ceux qui écrivent en anglais, le site propose même des outils basiques et amusants de lexicométrie qui comparent votre production de 750 mots avec celle de la totalité des utilisateurs.

        Vous connaissez d’autres outils qui fonctionnent sur ces principes ? Vous utilisez déjà ces outils et avez des retours à donner ? N’hésitez pas à nous laisser un commentaire.

        Outils informatiques pour les historiens – 3e édition !

        La prochaine édition de la formation qui fut à l’origine de ce blog aura lieu à l’EHESS les 24, 25 et 26 septembre 2011. Comme les années précédentes, chaque journée sera divisée en trois parties successives de cours – atelier – conférence. En passant d’une semaine à trois jours, nous avons dû réfléchir à un réajustement du programme qui permette de traiter des outils les plus utiles au début d’une recherche.

        Pour cela, nous nous sommes inspirés de nos premières réflexions autour du « socle commun » évoqué dans un billet précédent et nous avons recentré le programme sur les recherches documentaires en ligne, la gestion et le traitement des données bibliographiques ainsi que sur les instruments de présentation d’une recherche.
        Programme des cours (10h00-12h00) et ateliers (13h30-15h30) 

        • Lundi 24 octobre 2011 : « Faire des recherches documentaires sur Internet »

        Bibliothèques numériques, archives ouvertes, catalogues, méta-catalogues, portails de ressources, bases de données de revues… Les ressources numériques utiles aux historien-e-s sont extrêmement nombreuses et il est parfois difficile de s’y retrouver.

        L’objectif du cours du matin sera de présenter un panorama d’outils de recherches en ligne et de ressources documentaires accessibles librement ou via des abonnements souscrits par l’EHESS. L’atelier de l’après-midi permettra d’appliquer les conseils donnés le matin en prenant les recherches des participant-e-s comme point de départ pour mener quelques recherches en ligne et mettre en place une veille documentaire.
        • Mardi 25 octobre 2011 : « Gérer et exploiter ses données bibliographiques »
        Des outils puissants permettent désormais de mieux gérer les références et notes bibliographiques. C’est tout particulièrement le cas de Zotero, qui fera l’objet des enseignements de la seconde journée.
        Le cours du matin sera consacré à une présentation des règles générales de citation des références bibliographiques en histoire, puis à une présentation générale de Zotero. L’après-midi, l’atelier permettra aux participant-e-s de se familiariser avec cet outil, tout en commençant à constituer une bibliographie de travail sur leur sujet.
        • Mercredi 26 octobre 2011 : « Présenter et diffuser sa recherche »
        Exposés, séminaires, colloques, journées d’études… dès le master – et encore plus par la suite – les occasions de présenter son projet ou les premiers résultats de sa recherche ne manquent pas. Savoir utiliser intelligemment un logiciel de présentation peut-être un véritable atout.

        Le cours du matin est destiné à fournir quelques conseils de bonne pratique pour éviter les nombreux écueils qui guettent les utilisateurs de logiciels comme PowerPoint. Les principales fonctionnalités de ce logiciel (et d’une alternative : Prezi) seront ensuite présentées. L’atelier de l’après-midi permettra aux participant-e-s de commencer à préparer une présentation de leur projet de recherche à l’aide d’un document PowerPoint.
        Programme des conférences (16h00 – 18h00) 
        Lundi 24 octobre 2011. Panorama général et retour d’expériences des différents outils mobilisables pour une recherche historique.
        • « Utiliser les outils de lexicométrie en histoire » par Benjamin DERUELLE (Université Paris 1) et Sophie CINQUIN (EHESS-GRIHL)
        Mardi 25 octobre 2011. Enjeux historiographiques et méthodologiques de l’usage de la lexicométrie en histoire (Benjamin Deruelle) et application dans une recherche de master en cours sur les épîtres dédicatoires à la Reine Marguerite (Sophie Cinquin).
        Mercredi 26 octobre 2011 : Retour d’expériences historiennes de ces outils. Notamment : http://zotero.hypotheses.org/ par Frédéric Clavert ; http://enklask.hypotheses.org/ par Benoît Kermoal et http://fht.hypotheses.org/ par Martine Sonnet.

        Informations complémentaires

        Public concerné : Les cours et conférences sont ouvertes à tous, dans la limite des places disponibles. Les ateliers sont, quant à eux, réservés en priorité aux étudiants en M1 de l’EHESS.

        Adresse : Cours et conférences auront lieu dans les salles 7 et 8 ou dans l’amphithéâtre François Furet du 105 boulevard Raspail, 75006 Paris. Les ateliers devraient avoir lieu en salle informatique du 96 boulevard Raspail (en face du 105).


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        La photographie numérique des sources – conseils, astuces, méthodes

        source : kellan sur Flickr, license CC

        Après le creux de l’été où nous avons d’avantage travaillé nos thèses, nous reprenons le rythme de croisière en termes de publications sur ce blog, cette fois-ci avec un billet explicitement plébiscité par mes étudiants de M1 de l’année dernière. La pratique de la photo numérique de sources dans des dépôts d’archives se généralise, mais ensuite chacun doit bidouiller pour gérer la masse de photos, les travailler – et en général c’est à la fin d’un long processus d’apprentissage que l’on peaufine une stratégie et regrette, bien souvent, des erreurs faites au début.

        Dans ce sens, ce billet n’est absolument pas une règle d’or à suivre, mais plutôt une collection d’astuces et de conseils issus de ma propre pratique et de mes lectures, assortis de quelques indications techniques et logicielles pour vous faciliter la gestion de vos photos d’archives. Et, comme toujours, nous attendons vos retours et astuces supplémentaires en commentaire.

        Réfléchir en amont

        Il est absolument impératif de réfléchir à sa stratégie d’exploitation des sources avant même de mettre les pieds dans un dépôt d’archives. Vous allez me dire que ceux qui débutent dans une recherche ne savent souvent pas du tout ce qu’ils vont trouver – c’est très vrai, et il sera toujours nécessaire d’adapter en fonction de ce que vous trouverez. Cependant, dans tous les cas, votre séjour en archives gagnera en efficacité, si vous êtes préparés :

        • Cela paraît évident, mais il faut d’abord savoir si la photo de sources est autorisé dans le dépôt en question et sous quelles conditions. C’est une information que vous trouverez souvent sur le site web des archives en question, s’il existe. Pour la France, l’annuaire des Archives de France est un bon point de départ, tout comme le répertoire des bibliothèques et fonds documentaires du CCRF de la BNF. Vous pouvez aussi regarder sur le Wiki des Archives que nous avons déjà présenté sur ce blog ou poser la question à des chercheurs dont vous savez qu’ils fréquent les archives en question. Dans certaines archives et pour certains matériaux il peut être nécessaire de demander une autorisation de photographie bien en amont – mieux vaut le savoir avant d’y aller. Attention : les politiques d’autorisation de la photo ont tendance à évoluer, en cas de doute il vaut mieux appeler les archives pour avoir la confirmation.
        •  Il faut bien évidemment réfléchir au matériel nécessaire. La photo numérique a fait de gros progrès et il est de nos jours tout à fait possible de se servir d’un appareil de photo d’entrée de gamme et d’obtenir des résultats satisfaisants. Si vous êtes un fan de photo, que vous possédez déjà un reflex numérique, c’est très bien et vous pourrez l’utiliser, mais je déconseille d’investir des sommes importantes rien que pour faire des photos aux archives. Si vous prévoyez d’acheter un appareil, entre autre pour cet usage, il est utile de garder certains critères en tête : un appareil avec une fonction automatique « document » ou au moins « macro » peut vous simplifier la photographie de documents papier. Il est indispensable de pouvoir désactiver facilement le flash, presque toujours interdit pour des raisons de conservation des documents.Il sera plus facile d’avoir sous la main des piles de rechange si l’appareil utilise des piles standards et non pas un modèle propriétaire, très cher. Pour plus de conseils à l’achat, voir cette liste très complète. Sachez toutefois que le appareils photo des smartphones actuels peuvent servir, au moins en dépannage, voir pour un véritable usage aux archives. Il sera pour cela judicieux de leur associer des applications qui traitent les photos, comme celle-ci, par exemple.

          Il ne suffit pas d’avoir l’appareil, il faut aussi penser à se munir de cartes de stockage avec un volume suffisant (ou deux, pour pouvoir transférer le contenu de l’une sur un ordinateur portable pendant que vous continuez à travailler avec l’autre) et les piles de rechange/de quoi recharger si des prises existent en nombre suffisant dans les archives en question (pas toujours le cas !)

        • Pieds fixes à disposition des chercheurs, National Archives, Kew, GB. Photo : F.H.

          Avec le temps et en fonction du nombre de photos que vous êtes amenés à prendre, vous pouvez vous simplifier la vie avec quelques équipements supplémentaires. Un petit nombre de dépôts d’archives merveilleux mettent à disposition des lecteurs des pieds fixes. D’autres (mais pas toutes) autorisent la photo avec votre trépied. Il en existe des petits qui peuvent être utiles. De même, un câble ou une télécommande pour déclencher la prise de photo sont appréciable en cas de nombre très important de photos (et d’appareil permettant d’utiliser ce genre de dispositif), mais très loin d’être nécessaires dans tous les cas. Voir ce billet concernant les outils de la photo en archive.

        Cela n’est en rien propre à la photo, mais un liste des cartons commandés/à consulter dans le dépôt, que ce soit sur papier ou sur ordinateur est un outil précieux, autant pour savoir où vous en êtes que pour garder une trace de ce qui a été fait, de ce qui reste à faire.

        Stratégie sur place

        Une fois arrivé aux archives, essayez, dans la mesure du possible, d’avoir une place à bonne luminosité, souvent la meilleure solution est de demander à être près de la fenêtre.
         Quand vous vous trouvez face à vos documents, il faut donc décider de ce que l’on photographie. Inutile de tout mitrailler sans discernement, cela dépend de plusieurs facteurs :

        • si vous vous êtes déplacé loin pour consulter ces archives et que vous disposez de peu de temps sur place, mieux vaut trop photographier que pas assez. Vous ferez l’évaluation détaillée une fois rentré.
        • s’il s’agit de documents que vous ne pensez pas forcément utiles pour votre travail, mais qui pourraient s’avérer intéressants par la suite, il vaut souvent mieux les photographier rapidement et prendre bonne note (voir ci-dessous), plutôt que de les lire en détail sur place.
        • si par contre il s’agit d’un document central pour vous et que vous avez le temps dans le dépôt d’archives, il peut s’avérer utile de le recopier directement sur place (quitte à prendre aussi une photo, pour d’éventuelles vérifications plus tard).

        Avant de commencer à photographier, il faut mettre en place un système robuste pour établir le lien entre la photo et le document d’archive qu’elle représente. Pour illustrer cette nécessité, j’aime évoquer le scénario d’horreur : imaginez que vous trouvez sur votre disque dur une photo d’archives avec une citation absolument centrale à votre travail, mais que vous vous rendez compte que vous ne pourrez pas l’utiliser dans la rédaction parce que vous ne disposez pas des informations nécessaires pour la citer correctement. Pour éviter cette catastrophe plusieurs possibilités existent (et peuvent aussi se combiner) :

        • Vous pouvez noter les indications essentielles (carton/chemise/dossier) sur un petit papier et le placer à côté de votre document, de façon à l’inclure dans votre photo. C’est à priori la méthode la plus sûre (les informations étant maintenant indissociables), mais c’est aussi laborieux d’établir toutes ces mini-fiches pendant l’exploitation et la photo.
        • Vous pouvez maintenir une fiche courante (un document de traitement de texte, un fichier simple ou une note dans votre logiciel de bibliographie) où vous noterez chaque carton/chemise/dossier consulté et à côté les numéros automatiques que votre appareil photo attribue aux photos. Chez moi cela ressemble à cela :
        • Vous pouvez prendre soin de toujours photographier soit la fiche de commande du carton ou l’étiquette, et dans la suite les documents qu’il contient. De même, je vous conseille de ne jamais photographier une page isolée d’un document qui en comporte plusieurs – prenez au moins la première page, qui en général contient les informations nécessaires pour citer le document et ensuite les pages qui vous intéressent particulièrement.

        • Dernière possibilité : en prenant bien soin de synchroniser l’horloge système de votre ordinateur et celle de votre appareil photo, vous pouvez aussi noter l’heure exacte à laquelle vous commencez chaque carton/dossier etc. et vous servir ensuite des données Exif des photos pour faire le raccord entre les deux.

          Très important : ne pas oublier de vérifier de temps en temps la qualité des photos, pour ne pas perdre une demi-journée de photos d’archive à cause d’un mauvais réglage de l’appareil.

          Traitement et exploitation

          Je vous encourage très fortement à revoir vos photos et notes tout de suite après une consultation d’archives, le soir en rentrant – quand vous vous souvenez encore bien de ce que vous avez vu. En fonctions de vos préférences vous pourrez ensuite faire plusieurs choses :

          • créer des dossiers et sous-dossiers par carton/chemise/dossier et repartir les photos selon leur origine. Si vous avez pris les cartons/étiquettes en photo, cela permet de trier très vite les miniatures.
          • regrouper des images issus d’un dossier/document comportant plusieurs pages etc. dans un pdf en utilisant soit les fonctions natives d’impression dan sun fichier .pdf sous mac/linux, soit un des nombreux logiciels gratuits d’impression en .pdf sous windows (comme PDFCreator).

          Quand vous passez à l’étape de l’exploitation proprement dite de vos photos, plusieurs possibilités sont encore ouvertes :

          • Si vous avez fait le choix de créer des .pdf, vous pourrez très facilement les annoter en utilisant un lecteur de .pdf qui comprend cette fonction (FoxitReader fait cela très bien sous windows, pour linux je suis encore à la recher…). Cela permet de mettre des mots-clés au bon endroit dans un pdf comportant nombre de pages et ainsi de se retrouver de façon très commode dans ses archives et notes
          • Si vous utilisez Zotero pour gérer votre bibliographie, vous pouvez tout à fait aussi ajouter des entrées pour vos documents d’archives, leur associer des fichiers images ou pdf et des notes. C’est mon choix personnel, car il me permet de garder toute ma recherche dans un même cadre où je peux faire des recherches par mots-clés. Vous pouvez en voir un aperçu ici.

            Un outil qui s’avère précieux dès que vous avez beaucoup de photos à exploiter, et surtout si vous devez transcrire intégralement des documents texte ou saisir des renseignements pour une base de données, c’est l’écran extérieur ou supplémentaire branché sur votre poste principal. Vous pourrez ouvrir d’un côté la photo de votre document d’archive et de l’autre le logiciel dans lequel vous effectuez la saisie. Si vous utilisez principalement un netbook, comme moi, cela peut vous changer la vie !

            Dernier conseil, mais peut-être le plus important de tous : pensez à sauvegarder vos photos d’archives dans les règles de l’art. Si je dispose d’une connection internet de bonne qualité, je préfère, lors de mes séjours en archives à l’étranger, déposer toutes mes photos de la journée dans un dispositif de stockage en ligne le soir même, pour peu qu’un vol de sac le lendemain ne me fasse perdre des jours entiers de travail précieux.

            Et maintenant c’est votre tour : décrivez vos stratégies, vos astuces etc. en commentaire pour que tout le monde puisse en profiter !

            Pour aller plus loin : un guide très complet édité par la bibliothèque de l’université d’Illiois [en anglais]

              « Les sources et les nouveaux outils numériques de l’Historien » – école d’été à Hyères

              On nous signale une école d’été CNRS organisé par le Pireh (Pôle informatique pour l’enseignement et la recherche en histoire) du 10 au 14 octobre 2011 à Hyères.
              Le programme détaillé très alléchant et toutes les informations pratiques se trouvent à l’adresse suivante : http://pireh.univ-paris1.fr/ecole2011/index.php

              Nouvelles fonctionnalités sur le site web de Zotero

              Je profite du calme estival pour vous annoncer que le site web de Zotero http://www.zotero.org/ a fait l’objet d’une refonte importante qui met en place un grand nombre de fonctionnalités attendues depuis un certain temps.

              La vraie bonne nouvelle : vous pouvez désormais agir directement sur votre base bibliographique à travers le site de Zotero.
              Je m’explique :


              Une fois connecté avec votre compte Zotero (le même qui vous sert à synchroniser à partir de Firefox), vous voyez le contenu de votre base sous l’onglet « My library »

              Vous pouvez maintenant ouvrir les collections à gauche et ainsi profiter de toute l’organisation que vous avez pensé pour votre bibliothèque. Le tri par mots-clés (« tags ») est également possible dans l’interface web.

              Il vous est également possible de créer de nouvelles collections et aussi de nouveaux items bibliographiques.

              Il suffit pour cela de cliquer sur le « plus » vert, et ensuite de spécifier quel type d’item vous voulez ajouter.

              Vous remplissez les champs que vous connaissez de votre interface habituelle de Zotero en tant que plug-in de Firefox.

              Vous avez même la possibilité d’ajouter autant de mots-clés et de notes que vous le souhaitez.

              Une fois les changements enregistrés, ce nouvel item figure dans votre bibliothèque en ligne et à la prochaine fois que vous synchronisez le plugin de Firefox avec la petite flêche qui tourne, vous récupérez tous les ajouts :

              Vous allez me demander à quoi cela peut bien servir, puisque ce sont les mêmes fonctionnalités que vous avez déjà dans le plug-in de Firefox que vous utilisez ? Et bien, cela sert surtout quand vous ne travaillez pas sur votre propre ordinateur et que vous n’avez donc pas accès à votre base qui réside dans votre navigateur Firefox chez vous. On peut ainsi imaginer de faire des repérages bibliographiques sur un des terminaux en libre-service de la bnf, en utilisant dans un onglet le catalogue de bibliothèque et dans un autre onglet l’interface web de Zotero montrée plus haut, pour ajouter tout de suite les éléments qui vous intéressent. Il vous suffit ensuite de synchroniser votre machine pour récupérer les ajouts chez vous.

              La nouvelle interface web est encore en phase de déploiement, il est donc possible que vous rencontriez des petits bugs, mais pour l’instant cela fonctionne plutôt bien. Pour les curieux des autres développements à venir chez Zotero, et notamment le lancement de la version béta « standalone », donc indépendante du navigateur Firefox, je vous renvoie vers un billet du blog de Zotero.