L’historien-ne et les archives

Dans la série des petits incontournables pour l’apprenti-historien (pour l’historien plus confirmé ainsi que pour l’enseignant d’historiographie et de méthodologie de la recherche en histoire…) voici Les archives de Sophie Coeuré et Vincent Duclert.

Une première version de l’ouvrage avait été publiée en 2001. Cette nouvelle édition « entièrement refondue et mise à jour », selon l’expression consacrée, est disponible depuis fin mars 2011. Ici la formule n’est pas usurpée : les familiers de la première édition auront tout intérêt à se procurer cette nouvelle version.

Outre la reprise des éléments relatifs à l’histoire des archives, aux bases de la critique historique des documents (etc.), vous y trouverez une utile mise à jour des chapitres relatifs à l’organisation pratique des services (qui tient compte, par exemple, des évolutions en cours aux archives nationales) et à la législation (qui permet, notamment, de faire le point sur les changements intervenus depuis les réformes de 2008). C’est aussi l’occasion pour les auteurs d’évoquer brièvement la question des musées d’histoire, ainsi que les controverses nées suite à l’annonce de la création d’une « maison de l’histoire de France » et de son installation sur le site historique des archives nationales (voir aussi ici)
Sans que cela ne soit l’objet principal de l’ouvrage, les auteurs tiennent aussi compte des transformations du rapport aux archives qu’entraîne l’avènement de l’ère numérique ; tant du point de vue des archivistes que des usagers. Sont ainsi évoqués : l’archivage électronique et la numérisation ; le rôle d’internet dans le renforcement de certains projets internationaux ; la réalisation de bases de données et d’expositions en ligne…
Le chapitre intitulé « publics des archives, usages des archives » donne des indications très intéressantes concernant les fréquentations respectives des archives nationales et départementales et de leurs sites internet (très légère baisse pour les premières, explosion pour les seconds).
Je ne saurais donc trop vous recommander la consultation de cet ouvrage qui, un peu sur le même modèle que le « repères » de Claire Lemercier et Claire Zalc permet d’accéder à un vaste panorama d’une question qu’il vous faudra approfondir ensuite par vous même, sur le terrain…
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J’en profite pour vous indiquer la mise en ligne d’une conférence d’Annette Wieviorka sur la bibliothèque numérique de l’ENSIB.
Intitulée « De l’usage de l’archive et du livre dans la fabrique du récit historique » (voir ici). Elle a été prononcée le 12 avril 2011 dans le cadre du cycle de conférences « Lire les livres » : cliquez ici pour écouter en ligne (env. 1h30), et là pour télécharger le fichier (env. 83Mo).

Optimisez vos recherches avec les extensions du navigateur Mozilla Firefox (support ormation URFIST)

Pour les chercheurs en sciences sociales, Firefox est devenu plus qu’un simple navigateur mais un véritable instrument de recherche. Pour s’en convaincre, il suffit de penser à l’un de ses modules complémentaires, dont nous parlons souvent sur ce blog : Zotero.

Les extensions de Firefox utiles pour les chercheurs sont nombreuses, mais il  est parfois difficile de s’y retrouver : à ce jour, le catalogue des extensions sur le site officiel affiche 5.762 modules. L’URFIST de Paris, dont il a déjà été question ici (voir ici par exemple), a mis en ligne le support d’une formation à l’utilisation d’une soixantaine d’extensions.

Vous y trouverez une présentation générale de Firefox, des modalités d’installation des extensions et de la gestion des profils, ainsi qu’une sélection d’environ 60 extensions* qui vous aideront à optimiser vos recherches en ligne, améliorer l’ergonomie du navigateur, sauvegarder vos données, mettre en place une veille documentaire, gérer vos favoris, etc..
Firefox et ses extensions v2011par Corinne Habarou Voir les autres supports de formations de l’URFIST de Paris (sur SlideShare)

Bien entendu, un tel support ne saurait remplacer une véritable formation. Pensez ainsi à consulter de temps en temps le calendrier des formations de l’URFIST de votre région (voir ici pour celui de Paris). En attendant, cette présentation vous permettra d’observer un large panorama d’extensions qui pourraient vous être utiles…
Si vous utilisez vous-mêmes des extensions de Firefox qui vous semblent utiles aux historien(ne)s et ne figurent pas dans cette présentation, n’hésitez pas à les signaler en commentaires.

*Les extensions présentées ont été testées avec la version 3.5.15. Il est donc possible que certaines ne fonctionnent plus lorsque vous passerez (si ce n’est pas encore fait…) à la version 4 du navigateur. Il peut s’agir d’une simple désactivation après mise à jour (dans ce cas voir ici). Il est aussi possible que certains modules complémentaires n’aient pas encore été mis à jour pour fonctionner avec la version 4. Dans ce cas, les éventuels volontaires pourront tester l’extension Add-on Compatibility Reporter qui permet de réactiver les modules non vérifiés pour que vous testiez vous-même leur compatibilité.

Veille collaborative sur les recrutements d’enseignants-chercheurs en histoire (ATER et MCF)

Nous l’avons souvent signalé, les outils de travail collaboratif et d’échange d’informations peuvent être très utiles à la recherche (voir ici ou   par exemple). Ils peuvent aussi rendre de grands services aux candidats aux postes d’enseignant chercheur.
Pour les heureux titulaires d’un doctorat en histoire, Baptiste Coulmont nous signale l’existence du « wiki audition histoire« . Son objet est de centraliser et de rendre ainsi plus facilement accessibles les informations relatives aux campagnes de recrutement des maîtres de conférence en histoire (section 22 du CNU pour le moment). Vous y trouverez ainsi les profils de postes, la composition des comités de sélection et une liste de candidats (vide pour le moment…). Comme il l’explique sur son blog, cela fait déjà quelques années que diverses disciplines ont mis en place ce type d’outils de veille sur les recrutements, avec plus ou moins de succès (voir celui qu’il a lancé en 2007 pour la section 19 (sociologie, démographie)) : une telle démarche suppose souvent d’aller à la pêche aux informations auprès des comités de sélection parfois rétifs, pour pouvoir les partager ensuite.

Pour ceux qui seraient en fin de thèse, notez que la guilde des doctorants développe un outil de ce type pour les campagnes de recrutement – toutes disciplines confondues – d’Attachés temporaires d’enseignement et de recherche (ATER) depuis plusieurs années. Pour la campagne en cours, vous pouvez ainsi accéder aux informations disponibles en cliquant ici. Vous pouvez aussi partager vos informations en passant par le formulaire de saisie et de modification d’informations sur les postes d’ATER pour un établissement.

Voir ici pour ceux qui se demanderaient ce qu’est un ATER…

[Edit. du 14-04-10 : Un prolongement, avec quelques chiffres sur les recrutements de MdC en 2010 et d’ATER depuis 2008 a été publié sur le carnet Les aspects concrets de la thèse : « Recrutements universitaires : vers plus de transparence« .]

Plateforme de recherche ISIDORE : passage à la version 1

Nous avions déjà évoqué ici la nouvelle plateforme de recherche ISIDORE, développée par le TGE ADONIS et lancée en version beta en décembre 2010. À compter du 4 avril 2011, celle-ci est passée à la version 1.

Entre temps, les sources et collections sont devenues plus nombreuses. La plateforme donne désormais accès à plus d’un million de documents, à partir de plus de 800 sources organisées en 42 collections.
Tous ne sont pas en accès libre : ISIDORE moissonne ainsi des portails comme CAIRN, où certains articles ne sont accessibles que sur abonnement. Mais c’est un excellent moyen de centraliser vos recherches, et de repérer des ressources auxquelles il vous faudra ensuite accéder via vos ENT respectifs.

Un guide d’utilisation pour les contributeurs est à votre disposition sur le site, dans la section « À propos« , ou directement en cliquant ici. Il intéressera aussi les utilisateurs curieux qui souhaitent savoir comme un tel outil fonctionne.

Une minute d’autocongratulation : La Boite à Outils des Historiens dans le top 20 Wikio « Sciences humaines » o/

« Wikio est un portail d’information qui fouille dans les sites de presse et dans les blogs pour trouver l’actualité qui vous intéresse. » À première vue, pas de lien direct avec le contenu de ce blog…
Mais Wikio, en indexant les blogs, propose aussi un classement mensuel, sur la base de l’immense compétence des auteurs, de l’extrême importance des sujets abordés, et de l’incommensurable qualité des articles publiés…
Bon… heu… ok… en fait ce n’est pas tout à fait ça… Le classement est réalisé sur la base d’un algorithme qui évalue la position d’un blog en fonction « du nombre et de la valeur des liens qui pointent vers lui. » Une plus grande valeur étant accordée « aux liens qui proviennent des blogs en haut du classement. »

Wikio - Top des blogs - Multithématique

Il est vrai que, tout de suite, c’est un peu moins sexy… Et puis, on est bien d’accord, les classements en tout genre, ce n’est pas vraiment pour ça qu’on tient ce blog. D’autant plus que jusqu’ici, on était plutôt dans le « top 10.000 » des multithématiques :o)

Mais, comme l’aurait dit Frédéric Dard, « L’an dernier j’étais encore un peu prétentieux, cette année je suis parfait » : en avril, La Boite à Outils des Historiens entre, en bonne compagnie, dans le top 20 des blogs de sciences humaines ! Le classement de mars est toujours disponible ici, à 17h celui d’avril sera mis en ligne à la même adresse :
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Journée d’étude : Changer d’échelle pour renouveler l’histoire de la Shoah. Approches monographiques et prosopographiques

[Ces journées d’études ne concernent pas spécifiquement les outils numériques. Nous les signalons ici car elles sont consacrées à une réflexion épistémologique autour de démarches qui supposent parfois la maîtrise d’instruments informatiques déjà évoqués ici (des bases de données biographiques sur excel aux analyses de séquence avec R par exemple).

J’en profite pour rappeler quelques références classiques en ce qui concerne les échelles d’analyses en histoire : voir ici et .]

Journées d’études des 9 et 10 juin 2011 de l’IHMC à l’ENS

Organisateurs : Tal Bruttmann, Ivan Ermakoff, Nicolas Mariot et Claire Zalc

Ces journées d’études ont pour but de réfléchir aux apports des changements d’échelles dans l’écriture de l’histoire de la Shoah. Depuis quelques années, de nombreuses enquêtes sont venues enrichir notre connaissance de la période en adoptant une focale « micro » sur plusieurs types de terrains : étude des trajectoires d’une ou plusieurs familles, suivis de convois, histoires d’un ghetto, d’un camp, d’une ville, d’une région… Si ces travaux entendent apporter une pierre locale à l’édifice national ou européen de l’histoire de la destruction des Juifs d’Europe, nous aimerions questionner ici la spécificité de cette échelle d’observation dans la compréhension de l’histoire des persécutions.

Il s’agit pour cela de s’interroger sur les effets historiographiques d’une approche locale. Si le changement d’échelle d’observation produit des connaissances spécifiques, non aisément observables à des échelles plus larges, il constitue également une opération scientifique aux présupposés et aux implications sur lesquels nous nous proposons de revenir en détail au cours de cette journée d’études. Circonscrire le terrain d’observation revient à penser en termes d’espace social et donne la possibilité de restituer, entre choix et contrainte, les déterminants sociaux des itinéraires et les choix auxquels les individus sont confrontés.

Le cadre monographique permet-il de relire autrement les relations sociales qui se jouent entre les individus, en particulier au sein de la trilogie victimes, exécuteurs, témoins ? Comment l’approche prosopographique, en renseignant sur les réseaux d’interconnaissance, les groupes d’appartenance, les trajectoires biographiques, vient informer sur les moyens, les connaissances et les possibilités dont les hommes et femmes confrontés à la persécution comme acteurs, observateurs ou victimes, disposent ? Ces démarches conduisent à aborder les hypothèses développées depuis les années 1980 par les promoteurs de la microstoria pour d’autres périodes, mais qui peuvent être mises en œuvre de manière féconde pour l’analyse de la Shoah. Les notions d’interaction, de champ des possibles ou encore d’encastrement permettent-elles de penser différemment l’histoire des persécutions ? Quelles sont les vertus heuristiques, les difficultés et éventuellement les limites de ces approches ?

Mais ces journées d’études proposent aussi enfin réfléchir aux manières pratiques de mettre en œuvre ces recherches : quelles sont les sources qui s’y prêtent ? Comment utiliser la quantification sur des terrains locaux ? Est-il possible, et à quelles conditions, d’adopter des méthodologies classiques de l’histoire sociale sur des questions controversées et enjeux de mémoire, et plus précisément sur le terrain de la Shoah, défini en grande partie par son exceptionnalité ? Il s’agit donc de confronter les approches de chercheurs qui, tous, abordent l’histoire des persécutions à partir d’un angle local en comparant les points de vue engagés par les différents terrains, les méthodes et les échelles adoptées.

[Lire l’annonce complète :

Zotero 2.1 disponible en version stable – styles de citations pour les humanités en France disponibles ici

C’était attendu depuis un petit moment, mais maintenant la version stable de Zotero 2.1 vient de sortir.
Quelles nouveautés vous attendent ?
  • un dossier automatique « objets non-classés » qui vous permet de voir, le cas échéant, quels objets bibliographiques ne font pas partie d’une collection. Très utile pour mettre de l’ordre dans sa bibliothèque…
  • une fonctionnalité « Zotero comme tab » qui place Zotero dans un tab comme les autres tabs de Firefox. C’est bien pratique pour changer rapidement entre les différents tabs, surtout sur des petits écrans.
  • un changement « invisible », mais significatif vers un nouveau moteur de citation qui permet quelques améliorations notables, particulièrement pour les utilisateurs français.
Un important travail de réécriture du style (grand merci à tous ceux qui ont aidé, notamment mon frère et tous les rédacteurs de styles pour un usage francophone, notemment L2Lafitte) nous permet donc de vous présenter deux nouveau styles de citation qui intègrent pour la première fois le nom de famille de l’auteur en petites capitales, chose jusqu’alors impossible.

Joas Hans, « Die Sozialwissenschaften und der Erste Weltkrieg: Eine vergleichende Analyse » in Wolfgang J. Mommsen (éd.), Kultur und Krieg: Die Rolle der Intellektuellen, Künstler und Schriftsteller im Ersten Weltkrieg, München, R. Oldenbourg, 1996, pp. 17–29.
Prochasson Christophe et Rasmussen Anne, Au nom de la patrie. Les intellectuels et la Première Guerre mondiale, 1910-1919, Paris, Découverte, 1996, 302 p.
Prost Antoine, « Compter les vivants et les morts : lʼévaluation des pertes françaises de 1914-1918 », Le Mouvement Social, 2008, vol. 222, no 1, pp. 41-60.
Attention : si vous créez une bibliographie en sélectionnant des titres dans zotero, et en choisissant « créer une bibliographie » et ensuite « copier au presse-papier » pour pouvoir la coller dans un traitement de texte, il faut faire attention lors du collage. Word 2007 me supprime les jolies petites capitales en voulant adapter le collage à la mise en page de destination. Il suffit alors de cliquer sur l’icône de gestion du collage pour sélectionner « conserver la mise en forme de source » pour les faire réapparaître.
Pour l’utilisation en citant (avec les plug-ins pour Microsoft Word et OpenOffice/LibreOffice), ces styles présentent plusieurs améliorations par rapport à ce qui avait été fait avant:
  • dorénavant, le nombre de pages pour un livre ou les pages pour un article/chapitre sont indiqués dans la note de bas de page, à moins que vous indiquiez une page. Cela permet donc de renvoyer à un ouvrage entier ou à une page précise, sans avoir de doublons peu esthétiques.
  • Si les « Ibid. » marchaient déjà dans les styles précédents, maintenant on dispose également des « op. cit. » qui renvoient automatiquement à un ouvrage déjà cité, mais pas immédiatement avant. Pour cela le champ « Short title » de l’entrée bibliograpique est utilisé ou, s’il n’est pas renseigné, le titre en entier.
Le style est disponible sous deux formes (pour les installer, il suffit d’un clic droit sur le lien, ensuite « enregistrer sous ». Si vous déplacez ensuite le fichier enregistré avec votre souris sur une fenêtre de firefox, zotero vous propose l’installation du style) :
Nous l’avons appris au fur et à mesure de travailler sur ces styles de citation : il n’existe aucune norme valable pour toutes les humanités en France, quelque soit la discipline ou l’institution. Il y a une panoplie de subtilités qui font que ces styles sont peut-être très proche de ce que vous voudrez utiliser, à quelque détails près. Une solution pour vous consiste à adapter vous-même le fichier de style. Thomas Lienhardt a crée un excellent tutoriel pour vous expliquer comment faire : http://www.thomaslienhard.fr/TutorielZotero.html 
N’hésitez pas à nous donner des retours dans les commentaires – si vous encontrez des bugs ou autres problèmes je tâcherai d’améliorer le style pour en avoir toujours la meilleure version possible disponible ici.

    Les transformations du métier d’historien à l’ère numérique : support de la présentation du 12 mars 2011

    Voici la présentation utilisée ce matin à la (très intéressante) table ronde de la SHMC. Mon intervention, intitulée « retour d’expériences », était consacrée à une réflexion concernant les transformations du métier d’historien à partir de ma « double position » d’utilisateur et de médiateur d’outils numériques (en tant que doctorant-enseignant co-animateur avec Franziska de la formation aux outils informatiques de l’EHESS et de ce blog).

    Cette version est plus longue que celle que j’ai utilisé ce matin : les pages supplémentaires (de la 7 à la 29) développent quelques exemples qu’il n’était pas possible d’inclure dans l’exposé pour tenir 15 minutes.

    Comme toujours, les commentaires sont les bienvenus…

    Persee.fr : un avenir incertain

    Persee.fr est « un programme national de bibliothèque scientifique soutenu par le MESR et mis en œuvre par l’Université Lyon 2, en collaboration avec la MOM, l’Université Paris-Descartes et le CINES. » (source)
    L’avenir de cet outil incontournable pour les historiens serait incertain du fait d’une décision prise en février, par la direction de l’Université Lyon 2, de mettre fin à la convention cadre soutenant le programme à partir du 10 mai 2011.
    Persée en périlLe personnel du programme a lancé une pétition pour demander « du temps pour organiser, dans de bonnes conditions pour les partenaires de PERSÉE et dans le respect des personnels, le désengagement de Lyon 2 et le transfert à une autre structure publique. »


    [Edit. du 11 mars 2011 : la présidence de l’Université Lyon 2 a diffusé le communiqué suivant « Mise au point concernant la situation du Programme PERSEE« . Que l’on peut résumer par l’extrait suivant :

    (…) En tout état de cause, contrairement à ce qui est indiqué dans la pétition, le programme PERSEE n’est absolument pas en danger. C’est précisément pour pérenniser cette structure de grande qualité et lui permettre de disposer des moyens nécessaires à son développement que l’Université Lumière Lyon 2 a décidé de faire droit sans délai aux demandes répétées du directeur du Programme PERSEE de créer une unité mixte de services CNRS, rattachée au PRES-Université de Lyon, suivant ainsi les recommandations de l’AERES. (…)

    Le personnel de Persee a répondu dans un nouveau communiqué : « Réponse des personnels de Persée au communiqué de la Présidence de l’Université Lyon 2 » :

    (…)L’équipe Persée, à travers sa pétition, n’a jamais remis en cause la décision politique de Lyon 2 de se désengager du programme. Elle ne dénonce pas une volonté affichée de Lyon 2 de faire disparaître Persée, mais la méthode employée et les moyens mis en œuvre. Aucun engagement concret ne permet encore d’assurer la continuité du programme. Les intentions manifestées durant la rencontre de ce matin ne sont en effet étayées par aucune garantie. (…)

    Et appelle à continuer à signer la pétition qui a reçu (au 10 mars) plus de 6800 signataires… À suivre donc…]

    Le métier d’historien à l’ère numérique – Table ronde de la SHMC, 12 mars 2011 [mise à jour]

    D’après http://etc.usf.edu/clipart/1600/1627/clio_2.htm
    Table ronde de la Société d’Histoire Moderne et Contemporaine

    Samedi 12 mars 2011, 9h.-13h30 (avec pause café-croissants). ENS, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.


    Le métier d’historien à l’ère numérique : nouvelles pratiques, nouvelle épistémologie ?



    En quoi les outils numériques changent-ils notre manière de travailler ? Il ne s’agit pas ici de revenir sur les rapports entre informatique et histoire, mais bien plutôt de s’interroger sur la manière dont cet outil nouveau qu’est l’ordinateur-portable-relié-à-internet a révolutionné le métier d’historien, depuis moins de vingt ans.
    Bien souvent, le discours épistémologique sur l’histoire travaille à partir des notions d’objectivité et de critique historique, et s’interroge sur les rapports entre l’histoire et les autres sciences sociales ou humaines, les temporalités de l’histoire, ses acteurs, etc. Or ce discours ne dit rien d’une vaste palette de pratiques qui se sont immiscées dans le quotidien de la recherche en histoire comme dans les autres sciences humaines et sociales. Alors même que les équipements informatiques, les programmes publics ou privés de numérisation, ou l’utilisation des moteurs de recherche internet dans les salles de cours, s’imposent comme les grands enjeux de la réflexion publique sur l’enseignement et le recherche de demain, l’épistémologie historique discute fort peu de ce que des technologies informatiques, aussi universellement répandues qu’inégalement riches et performantes, ont fait aux manières les plus concrètes de travailler, de collecter l’information, de se l’approprier, de la communiquer ou la transmettre, mais aussi de construire et de représenter les résultats de la recherche. Elles ont aussi redéfini les catégories mêmes et les lieux qui structuraient le travail de l’historien(ne), tels que l’archive, la salle de cours, la revue, ou la bibliothèque.
    Ces nouvelles pratiques nécessitent-elles de repenser les fondements épistémologiques la discipline historique? En quoi ces nouveaux instruments modifient-ils les formes de l’écriture de l’histoire et les conditions de production de la vérité scientifique?

    Invités :
    • Jean-Luc Pinol (ENS Lyon) : « Construire une infrastructure des services numériques pour les SHS »
    • Pierre Mounier (CLEO/Revues.org) : « Les carnets de recherche en ligne, espace d’une conversation scientifique décentrée »
    • Yann Potin (Archives nationales) : « Institutions et pratiques d’archives face à l’ère de la numérisation : expériences et malentendus »
    • Bruno Latour (Sciences Po) : « Comment le numérique repose quelques questions classiques de l’historiographie ». 
    • Éric Brian (EHESS) : « Incidences du numérique sur la division du travail historique »
    Contacts : 
    Philippe Minard – philippe [point] minard *at* ens [point] fr
    Nicolas Delalande – nicolas [point] delalande *at* yahoo [point] fr